Lien entre graisse corporelle et cancer du sein post-ménopause : ce que révèle une nouvelle étude
La relation entre la graisse corporelle et le risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées fait l’objet d’une nouvelle mise en lumière. Une récente étude a révélé que 40 % des cas de cancer du sein chez ces femmes pourraient être liés à une adiposité excessive, un chiffre bien plus élevé que les estimations précédentes basées sur l’indice de masse corporelle (IMC).
Ces conclusions soulignent l’importance d’utiliser des mesures plus précises pour évaluer les risques de santé associés à la graisse corporelle.
L’IMC sous-estime le rôle de la graisse corporelle
L’IMC, souvent utilisé pour définir l’excès de poids, est une mesure imparfaite qui ne tient pas compte de l’âge, du sexe ou de l’origine ethnique.
Ce manque de précision est particulièrement problématique chez les femmes âgées. À titre d’exemple, alors que l’IMC moyen était légèrement supérieur à 26 dans le groupe témoin et à 27 chez les femmes atteintes de cancer du sein, le pourcentage de graisse corporelle, mesuré via l’échelle CUN-BAE, offrait une perspective plus nuancée.
Le CUN-BAE, ou Clínica Universidad de Navarra–Body Adiposity Estimator, prend en compte l’âge et le sexe pour évaluer la masse grasse avec des catégories précises.
Cette méthode révèle que des niveaux de graisse corporelle de 45 % ou plus doublent le risque de développer un cancer du sein, comparé à un niveau inférieur à 35 %.
Le CUN-BAE, une mesure plus fiable
Les chercheurs ont mené cette étude sur 1 033 femmes ménopausées atteintes de cancer du sein et 1 143 femmes exemptes de la maladie, toutes appariées en fonction de facteurs sociodémographiques et géographiques. Les résultats indiquent qu’un excès de graisse corporelle, mesuré par le CUN-BAE, est attribuable à 38 % des cas de cancer du sein. Ce chiffre est bien supérieur aux 23 % obtenus avec l’IMC.
Ces différences sont particulièrement marquées dans les cas de cancers hormonaux positifs, qui représentent une majorité des cancers du sein post-ménopause. Pour ces cancers spécifiques, le risque attribuable à la graisse corporelle passe de 20 % (IMC) à 42 % (CUN-BAE).
Qu’est ce que le CUN-BAE ?
Le CUN-BAE (Clínica Universidad de Navarra – Body Adiposity Estimator) est une méthode utilisée pour estimer le pourcentage de graisse corporelle chez une personne. Un excès de graisse corporelle, mesuré par le CUN-BAE, signifie que le pourcentage de graisse dans le corps dépasse les seuils considérés comme sains pour une personne donnée. Ces seuils varient selon l’âge et le sexe, car la composition corporelle naturelle diffère entre hommes et femmes, et évolue avec le temps.
Par exemple, un excès pourrait être diagnostiqué si une femme adulte a plus de 35 % de graisse corporelle ou un homme plus de 25 %, bien que les valeurs exactes dépendent des normes utilisées.
Le CUN-BAE est particulièrement utile car il ajuste l’IMC, qui ne distingue pas la masse grasse de la masse maigre (muscles, os, etc.).
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Une formule typique du CUN-BAE ressemble à ceci (simplifiée) :
Pourcentage de graisse = a + b × IMC + c × âge + d × sexe (où « a, b, c, d » sont des constantes spécifiques et « sexe » est codé comme 0 pour homme, 1 pour femme).
Pourquoi ces résultats sont importants
Ces nouvelles données révèlent que l’impact de l’obésité sur le risque de cancer a été largement sous-estimé. L’IMC, bien qu’utile comme indicateur global, manque de précision pour évaluer les risques spécifiques liés à la graisse corporelle chez les femmes ménopausées. En revanche, l’échelle CUN-BAE offre une meilleure compréhension du lien entre adiposité et cancer.
Ces résultats ont des implications importantes pour la prévention. Une évaluation plus précise de la graisse corporelle pourrait permettre une identification plus efficace des femmes à risque, favorisant ainsi des interventions ciblées.
Le lien entre obésité et inflammation chronique
L’obésité n’est pas seulement une question de surcharge pondérale ; elle est également associée à un état d’inflammation chronique dans le corps. Cette inflammation de bas grade, due à une accumulation excessive de tissu adipeux, favorise la libération de cytokines inflammatoires et d’hormones, comme la leptine, qui peuvent perturber l’équilibre cellulaire.
Ces substances inflammatoires créent un environnement propice à la prolifération des cellules cancéreuses, augmentant ainsi le risque de développer des cancers, y compris le cancer du sein. Cet effet est particulièrement marqué dans les cancers hormonaux positifs, où l’inflammation chronique amplifie les déséquilibres hormonaux.
Conseils pratiques pour réduire le risque
Adopter un mode de vie sain reste la meilleure approche pour limiter l’accumulation de graisse corporelle. Voici quelques conseils :
- Activité physique régulière : Les exercices cardiovasculaires combinés à la musculation aident à maintenir une composition corporelle saine.
- Alimentation anti-inflammatoire : Privilégier les aliments riches en fibres, en protéines maigres et en acides gras de bonne qualité contribue à réguler le poids.
- Suivi médical : Des consultations régulières avec un professionnel de santé permettent de surveiller les indicateurs comme le CUN-BAE ou le pourcentage de graisse corporelle.
En combinant ces actions avec une sensibilisation accrue aux risques liés à l’adiposité, il est possible de réduire significativement le fardeau du cancer du sein chez les femmes ménopausées.
Ce qu’il faut retenir
- 40 % des cancers du sein post-ménopause sont liés à un excès de graisse corporelle selon le CUN-BAE.
- L’IMC sous-estime l’impact de l’adiposité, notamment chez les femmes âgées.
- Le CUN-BAE est une mesure plus précise, prenant en compte l’âge et le sexe.
- Le risque est particulièrement élevé pour les cancers hormonaux positifs.
- Des pratiques de vie saines sont essentielles pour réduire le risque.
Source : Cubelos-Fernández N, Dávila-Batista V, Fernández-Villa T, Castaño-Vinyals G, Perez-Gomez B, Amiano P, Ardanaz E, Delgado Sillero I, Llorca J, Tardón GF, Alguacil J, Vanaclocha Espí M, Marcos-Gragera R, Moreno V, Aragones N, Dorronsoro A, Guevara M, Reguero Celada S, Pollan M, Kogevinas M, Martín V. Burden of postmenopausal breast cancer attributable to excess body weight: comparative study of body mass index and CUN-BAE in MCC-Spain study. J Epidemiol Community Health. 2024 Dec 10;79(1):64-71. doi: 10.1136/jech-2023-220706. PMID: 39419524; PMCID: PMC11671986.
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