L’IMC est-il un outil fiable ?
Cette étude, menée à l’Université de Tel-Aviv (TAU), et dont le titre provocateur soutient que près d’un tiers des individus de poids normal sont obèses, repose sur la mesure du taux de graisse corporelle plutôt que sur le poids corporel pour définir l’obésité.
Les conclusions de cette étude, publiées dans la revue Frontiers in Nutrition, remettent en question l’indice de masse corporelle (IMC) en tant que mesure de référence de l’obésité, ce qui rejoint de plus en plus d’études similaires.
Proposer le taux de graisse corporelle comme nouvelle norme
Les implications pratiques de cette étude sont significatives, et les auteurs recommandent son application généralisée dans l’ensemble des services de soins primaires.
Ils suggèrent d’équiper ces services d’appareils de mesure du pourcentage de graisse corporelle et de faire de cette métrique la norme pour définir l’obésité.
Les conclusions de l’étude : Taux de graisse corporelle vs IMC
L’étude a analysé les données de près de 3 000 participants, y compris leur poids, leur taille et leur masse grasse, ainsi que leurs résultats de santé.
Elle conclut que le taux de graisse corporelle est un indicateur bien plus fiable de la santé globale et du risque cardiométabolique que l’IMC, qui est pourtant largement utilisé.
Parmi les participants se trouvant dans la fourchette de poids normale, environ un tiers, soit 1 000 personnes, ont été identifiés comme présentant une « obésité avec un poids normal », ce qui signifie qu’ils avaient un excès de graisse malgré un poids normal.
L’analyse des marqueurs sanguins a révélé une corrélation significative entre cette « obésité avec un poids normal » et des niveaux élevés de sucre, de graisse et de cholestérol, qui sont des facteurs de risque majeurs pour les maladies cardiométaboliques. De plus, 30 % des hommes et 10 % des femmes identifiés comme étant en surpoids avaient en réalité un pourcentage de graisse corporelle normal.
L’IMC ne reflète pas toujours la réalité de l’obésité
Le professeur Yftach Gepner, auteur principal de l’étude, explique que malgré le fait que plus de 60 % des adultes du pays sont en surpoids, l’indice de masse corporelle (IMC) est actuellement la principale mesure utilisée pour le diagnostic de l’obésité.
Cependant, il souligne que la véritable mesure de l’obésité devrait être le pourcentage de graisse corporelle, avec des valeurs normales maximales fixées à 25 % pour les hommes et à 35 % pour les femmes.
La disparité entre ces deux indices a donné lieu au « paradoxe de l’obésité ». Cette étude révèle qu’un participant sur 10 identifié comme étant en surpoids présente en réalité un taux de graisse corporelle tout à fait normal.
Le « paradoxe de l’obésité » expliqué
En fin de compte, le nombre de personnes incorrectement identifiées comme obèses en utilisant l’IMC est minime par rapport au nombre de personnes non détectées comme obèses mais présentant un risque élevé de maladies cardiométaboliques en se basant sur leur taux de graisse corporelle.
Ces personnes, bien qu’apparemment normales selon l’IMC, passent généralement inaperçues et ne sont pas dépistées comme étant à risque de ces maladies.
En résumé, cette étude souligne que le pourcentage de graisse corporelle est un indicateur plus fiable de la santé générale d’un individu que l’IMC.
Elle recommande que cette métrique devienne la norme pour les évaluations de santé, en encourageant l’utilisation de l’évaluation du pli cutané, qui estime la graisse corporelle en fonction de l’épaisseur de la couche de graisse sous la peau.
Source: Frontiers in Nutrition 9 June, 2023 DOI : 10.3389/fnut.2023.1173488 The paradox of obesity with normal weight; a cross-sectional study
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