Qu’est-ce que le BARF ? Partons d’un simple constat, sans s’attarder sur des détails scientifiques pour l’instant ; si vous êtes sur ce site, c’est que l’alimentation paléo vous intéresse, voire que vous y êtes converti. Vous adhérez donc à l’un des concepts de base de ce mode de vie : une nourriture industrielle ne peut pas être saine.  Il en va de même pour nos animaux domestiques.

Voici TOUT ce que vous devez savoir sur le BARF.

Avant Propos important

Cet article a été écrit en coopération avec une Vétérinaire spécialiste du BARF.

Un chien, un chat, qu’est-ce que ça mange ?

A priori, à l’état sauvage, les félidés ne sont pas équipés d’ouvre-boîtes intégrés à leurs griffes, et les canidés ne possèdent pas de ciseaux pour ouvrir les sacs de croquettes…

Leur alimentation est basée sur les proies qu’ils auront été capable de chasser, et de tuer.

Ils ne les débitent pas en filets ou en entrecôtes : ils les consomment en entier, avec leurs plumes ou leurs poils, avec leurs os et leurs organes.

La nature les a équipés en conséquence, tant au niveau dentaire que digestif, comme décrit par Georges A. Feldhamer et ses co-auteurs dans leur livre « Mammology: Adaptation, Diversity, and Ecology ».

Voici, en bref, quelques caractéristiques des chasseurs carnivores :

La dentition est structurée de manière à être spécialisée dans un régime alimentaire en particulier : les chiens et les chats possèdent des dents tranchantes et puissantes capable d’attraper et de déchirer la chair ; les canines sont longues et pointues, les molaires sont biseautées, ce qui leur permet de réduire en poudre des matières aussi dures que des os.

On note aussi la présence d’une dent appelée « carnassière », qui correspond à la première molaire, et sert à déchirer : les carnassières inférieures et supérieures sont placées en ciseau l’une par rapport à l’autre, permettant de cisailler la viande prise entre les deux.

Chez les herbivores et les omnivores (humains et ursidés, par exemple), les molaires sont plates, de manière à écraser la fibre végétale, et la première molaire n’est pas aussi spécialisée.

La musculature de la mâchoire et du cou, très développée, leur permet d’attraper leurs proies sans lâcher, même quand celles-ci se débattent.

Et si les canidés ont pour seule arme leur dentition et leur vitesse de course, on n’oubliera pas de citer les griffes des félidés, qui sont effilées et rétractables pour se planter profondément en quelques fractions de secondes.

D’un point de vue digestif ensuite, nos carnivores ont un intestin grêle court, et un colon court et simple, typiques des digestions rapides.

Les fibres végétales nécessitant une digestion longue, ainsi qu’une fermentation, les intestins des herbivores sont longs, et leur colon possède des particularités anatomiques qui permettent le contact prolongé avec des bactéries.

L’estomac du chien est composé d’une seule pièce (celui des bovins en possède 4) et suffisamment élastique pour permettre l’ingestion de gros blocs de viande, qui seront ensuite digérés pendant 4 à 8 heures avant de passer dans les intestins.

Celui du chat est tout aussi simple, mais moins élastique, ce qui explique son comportement alimentaire qui consiste à picorer de petits repas (ou petites proies) tout au long de la journée.

Le pH de l’estomac des carnivores est aux alentours de 1, rendant possible la destruction de bactéries telles que les Salmonelles ou E.Coli, que l’on peut retrouver dans la viande crue.

Celui du chat est souvent plus proche de 2, le rendant plus sensible aux viandes faisandées ou peu fraîches.

De manière générale, il est acquis que le chat est un carnivore pur.

Pour le chien, c’est un peu plus sujet à débat : sa dentition étant un peu différente de cette du chat, son intestin un peu plus long, certains auteurs (comme le Dr Ian Billinghurst, auteur du livre « The BARF diet : for cats and dogs ») le considèrent comme un omnivore à tendance carnivore.

Ils citeront des arguments comportementaux, tel que le fait que les loups peuvent spontanément manger des baies ou des racines, ainsi que la tendance naturelle qu’ont ces derniers à manger les intestins des herbivores qu’ils chassent, alors que le chat aura tendance à les laisser et croquera en priorité la tête (source importante d’acide gras).

Dans la même ligne d’idée, en terme d’évolution, il est reconnu que le chien a été d’abord apprivoisé, puis domestiqué, par sa présence aux alentours des habitats des hommes préhistoriques, se nourrissant de leurs restes et de leurs déchets. Il est donc logique pour un « poubellivore » d’être plus flexible au niveau digestif !

Carnivore pur ou non, en tous les cas, tous s’accordent à dire que ni le chien ni le chat ne sont croquettivores.

Mais… pourquoi les croquettes, alors ?

Partons d’un constat simple, comme dans l’introduction : si nos grands parents cuisinaient et mangeaient peu d’aliments transformés, ce n’est pas le cas de la société d’aujourd’hui.

Les chiens de nos grands-parents mangeaient, pour la plupart, une sorte de ration ménagère, rarement équilibrée à grand renforts de chiffres, mélange de restes de table, de déchets de cuisine, et d’os à ronger. Ils vivaient bien plus vieux, et bien moins malades (cela dit ils allaient très peu chez le vétérinaire aussi).

L’alimentation de nos animaux domestiques, et de nos animaux d’élevage, a suivi la même évolution que la notre… A cause de l’industrie, mais aussi de l’évolution de la société.

Tout d’abord, les croquettes sont pratiques.

De nos jours, on manque de temps, il est donc plus facile de verser dans la gamelle du chien un petit verre doseur de croquettes qu’on aura pris dans un sac, que de se préoccuper de lui faire la tambouille.

Peu de gens cuisinent pour eux, alors, pour le chien…

De plus, un sac de croquettes se stocke plus facilement qu’un kilo de viande, et vous durera plus longtemps : pas obligé de faire un passage tous les deux jours chez le boucher.

Et dernier argument, celui des pet-fooders : dans les croquettes, il y a tout !

Savamment dosé pour que votre chien ne manque de rien.

C’est tellement facile et adapté qu’on aurait tort de s’en passer, n’est-ce pas ?

Imaginez un instant ces petits sachets de bouillie que l’on voit dans les films de science fiction et dont les aventuriers du futur se nourrissent… ça vous tente ?

Des croquettes pour humain ?
Et si, vous aussi, vous mangiez des croquettes « spéciales humain« 

Si vous avez déjà fait un tour chez un véto, ou en animalerie, et promené votre regard sur les longues étagères de croquettes, vous avez sans doute remarqué qu’il existe un nombre incalculable de sacs différents.

On va de la classification simple qui se base sur l’âge et l’activité du chien, aux gammes plus « complètes », en fonction des races, de la longueur du poil.

Le fait d’avoir un large choix, comme au supermarché, vous donne l’impression que si vous choisissez bien LA croquette qui conviendra à votre animal, il mangera plus sainement encore.

Un petit peu de lecture au niveau des étiquettes et des ingrédients vous apprendra que, entre les croquettes pour Berger Allemand et celles pour Yorkshire, la plus grande différence est la taille de la croquette elle-même.

Et le packaging.

Et oui, en fait… un chien est un chien, et l’industrie, encore une fois, créé des besoins qui n’existent pas.

Un autre argument, de taille celui-là (ne nous voilons pas la face, c’est même l’argument le plus important), est le prix.

Oui, les croquettes sont chères.

Mais acheter de la viande et des abats pour votre chien, ou des poussins pour votre chat, c’est encore plus cher… au premier abord en tout cas.

Nous reviendrons plus tard sur le prix réel d’un régime cru pour votre animal, mais pour l’instant, concentrons-nous sur les ingrédients des croquettes : dans la plupart, vous trouverez des céréales…

BEAUCOUP de céréales !!

Et les céréales, comme vous le savez, ce n’est pas cher ; c’est moins cher que la viande en tous cas.

Une croquette contenant plus de céréales permet un coût de fabrication bien plus bas, et, à prix de vente égal, une marge beaucoup plus importante.

Cependant, les carnivores ne possèdent pas les capacités digestives de digérer les céréales, car ils n’ont pas les enzymes nécessaires.

Une étude génétique menée par le Dr E. Axelsson en 2013 intitulée « The genomic signature of dog domestication reveals adaptation to a starch-rich diet » tend à prouver que le chien serait capable de digérer les céréales malgré tout, mais elle se base principalement sur le fait que le chien est mieux équipé en alpha amylase (une des enzymes qui entre en jeu dans la digestion de l’amidon) que son ancêtre le loup, sans se pencher sur le taux de digestion réel ou les effets d’un régime riche en glucides.

Cette étude irait dans le sens d’un canidés « poubellivore », mais pas forcément omnivore.

L’intestin des carnivores est en tous les cas trop court pour permettre une digestion complète des céréales, qui vont arriver dans le gros intestin peu ou pas digérées, rendant leurs sucres disponibles pour des fermentations par les bactéries qui y vivent.

Ces fermentations vont produire des gaz et des toxines, qui peuvent ensuite être réabsorbées dans le sang et se disséminer dans le corps entier.

Sans compter les dégâts causés à la paroi du gros intestin lui-même, en contact permanent avec ces toxines.

Ne vous fiez pas non plus aux auto-proclamées croquettes  « hyperprotéinées », car une protéine c’est bien, mais ce qui importe, c’est leur qualité : entre un blanc de poulet bio et une carcasse de poulet en provenance d’un pays où il n’y a pas de loi contre l’administration d’antibiotiques et d’hormones aux animaux d’élevage, il y a une différence de coût… mais aussi et surtout, pour votre animal, de digestibilité.

De plus, pour un souci de production à bas coût, certaines de ces croquettes « hyperprotéinées » vont contenir d’autres sources de protéines (légumineuses par exemple) tout aussi peu digestibles que les céréales pour nos carnivores, ou d’autres ingrédients « de remplissage » tel que de la pulpe de betterave.

En achetant des croquettes, on enrichit donc une industrie qui, encore une fois, est basée sur le profit et non pas sur l’alimentation naturelle de nos animaux domestiques.

Cette alimentation est peut être optimisée, mais en aucun cas optimale.

Si vous vous penchez sur une liste d’ingrédients de croquettes, vous verrez qu’elle est longue (et codée : viandes de boeuf/viande de boeuf, farines de poulet/farine de sous produits de poulet…  ).

C’est sans doute nécessaire, afin d’obtenir une ration équilibrée et complète à base d’aliments déshydratés et transformés, qui ont perdu une partie voire tous leurs nutriments…

De plus, ces ingrédients multiples rendent difficile l’identification d’une allergie alimentaire, lorsqu’il y en a une ; et induisent une digestion plus complexe que lorsqu’il s’agit de digérer des protéines.

La croquette est sèche, elle oblige l’animal à boire, alors que la viande elle-même contient en moyenne 80 % d’eau…

Bref, ça n’a plus rien à voir avec une proie, qui contient à elle toute seule tous les nutriments nécessaires à la survie de nos carnivores.

Une alimentation physiologiquement adaptée : le BARF, le RAW, le WHOLE PREY

Tous ces modes alimentaires ont tous le même principe de base : il s’agit de reconstituer une proie dans son ensemble, viande, os, peau, abats, comme si votre animal l’avait chassé lui-même, en lui fournissant des gros morceaux de ces différentes parties anatomiques.

Dans la nature, la viande n’est pas prédécoupée !

Le plus connu, celui par qui tout a commencé, c’est le BARF : « Biologically apropriate raw food », mis au point par le Dr Ian Billinghurst.

Il se compose d’os charnus, d’abats, de fruits et légumes réduits en purée et de divers ajouts – yahourt, huile, levure de bière, algues.

La viande est une source de protéines digestibles, de gras et d’eau ; les os apportent du calcium, du phosphore et permettent le nettoyage des dents et d’assurer un transit correct.

Les abats, fruits, et légumes, apportent des minéraux et des vitamines.

Cette diète n’est pas adaptée aux chats qui sont, je le rappelle, des carnivores stricts, et ne devraient pas manger de fibres.

Vient ensuite le RAW FEEDING, conseillé par le Dr Tom Lonsdale dans son livre « Work Wonders : feed your dog raw meaty bones ».

Il s’agit de reconstituer une proie, et c’est tout : pas de suppléments si votre animal est en bonne santé, à part les œufs.

Ce régime est adapté aux chats, puisqu’il ne contient pas de fibre.

Dans la ration des chiens, on peut donner de l’estomac de grand ruminant, l’omasum ou feuillet, aussi appelé « panse verte », qui contient des débris végétaux quasiment digérés.

Le WHOLE PREY est quant à lui une version « simplifiée » du raw feeding : au lieu de chercher à reconstituer une proie entière, on va donner directement une proie entière.

Si vous ne voulez pas avoir de poussins morts dans votre congélateur, oubliez le whole prey !

Dans les faits, beaucoup d’adeptes de l’alimentation crue varient entre ces trois régimes, ou entre le raw feeding et le whole prey : il est par exemple possible de donner du foie de bœuf à votre chat (même si votre chat est un excellent chasseur, il est difficile de l’imaginer en train de tuer un bovin !) et des souris entières ; ou de donner une caille à votre chien et le lendemain une tête de cerf à ronger.

Commençons maintenant par les inconvénients du régime cru, puisqu’il s’agit des premiers détails que vous remarquerez si vous décidez d’y penser sérieusement.

Tout d’abord, le prix. Il est clair que si vous achetez de la viande et des os charnus de qualité (bétail élevé en plein air, idéalement bio, en provenance de petits producteurs), vous allez devoir faire un trou dans votre budget.

La bonne viande coûte cher, vous le savez, même si nous sommes tous d’accord pour dire que la qualité a un prix…

Mais pour nos animaux, il est possible de contourner ce problème.

En effet, votre chien ne mangera pas de l’entrecôte, il mangera de la viande, quelle que soit sa forme, des os charnus, et des abats.

C’est donc à vous de jouer et de démarcher les bouchers et les abattoirs pour voir s’ils peuvent vous fournir leurs « déchets » (les petits morceaux de viande pas assez jolis pour être en vitrine, les morceaux non utilisés en charcuterie, ou leurs invendus du jour) pour un prix intéressant, et de vous armer de votre plus beau couteau de chasseur paléo pour trier ces morceaux !

On trouve aussi des fournisseurs sur internet, qui livrent des colis de viande en grande quantité pour des prix avantageux (comme le Boeuf d’Herbe).

Ne vous laissez cependant pas tenter par le « broyé », ces steaks tous prêts qui contiennent des os, des abats, et de la viande mixée : on retombe dans l’industriel (même si oui clairement c’est pratique) et surtout on perd l’un des grands avantages du BARF, qui est l’hygiène dentaire (cf plus loin).

Acheter en gros donc, c’est moins cher.

chaton BARF
Petit chaton de 2 mois mangeant un poulet…

Ce qui m’amène à mon deuxième inconvénient : le stockage.

Si votre boucher ne vous fait pas votre petit « doggy bag » tous les jours, selon la taille de votre chien et la quantité de viande que vous achèterez, il vous faudra investir dans un [gros] congélateur…

Mais dans tous les cas, il est plus pratique de préparer les portions en amont, de congeler, et décongeler ensuite. Donc, petit ou grand, il faut faudra un congélateur.

Rien d’insurmontable.

Troisième inconvénient, les allergies. Nous sommes d’accord, que ce soit croquettes ou BARF, une allergie est toujours possible.

Au début, s’il sort d’une vie de croquettes, votre chien peut avoir des petites intolérances passagères (gaz, diarrhée) qui nécessitent de la patience.

Les cas d’allergie sont de toute évidence moins nombreux au BARF et le Dr Jutta Ziegler (auteur de « Toxic Croquettes ») signale dans son livre qu’un chien allergique aux croquettes au poulet, peut ne pas être allergique au poulet s’il est réintroduit une fois que le chien est passé à une alimentation crue.

L’avantage au BARF, c’est qu’on introduit les aliments un à un et sur une période plus ou moins longue, ce qui permet de déterminer avec précision ce que votre animal ne tolère pas.

En bref : ce n’est pas réellement un inconvénient !

Plutôt un risque, que l’on prend de toute façon à partir du moment où l’on se nourrit.

Quatrième inconvénient, d’ordre pratique : le retour de l’instinct de nos charmantes petites bêtes.

Si vous avez un jardin, il est possible que votre chien aille y enterrer ses cuisses de poulet et les ressorte deux ou trois jours plus tard quand elles seront faisandées et sans doute plus attirantes pour lui.

Il est aussi possible que votre chat décide d’aller manger son poussin sur votre couvre lit.

Mais dites-vous que c’est leur comportement naturel et qu’ils avaient quand même l’air beaucoup moins heureux avec leurs croquettes…

Par contre, ne vous attendez pas à un regain d’agressivité, ou à ce que votre chien commence à chasser le pigeon lors de vos balades : ils savent que la ration tombera dans la gamelle de toute façon, et ils sont tout aussi capables de différencier leur repas de la cuisse de votre voisin.

Le simple fait que votre animal déplace sa nourriture crue, alors qu’il n’a jamais déplacé ses croquettes, prouve qu’il se sent libre d’exprimer un comportement naturel et instinctif.

On sait que la répression de certaines attitudes peut amener de l’angoisse (par exemple, les animaux qui vivent dans des cages au zoo et développent des TOCs ou des comportements stéréotypés) ; il est donc logique de supposer, au contraire, que donner libre court à leurs envies amène du bien-être.

chien barfJoliecoeur, petit chien rouquin, mange une patte de poulet

Si les inconvénients peuvent vous sembler nombreux, ils ne sont clairement pas insurmontables – ils demandent tout au plus un peu d’organisation, et de la motivation.

Et ce n’est pas pour rien.

Car l’avantage sur la santé est global : comme le disait Hippocrate, que l’on adore citer : « que ta nourriture soit ta première médecine ».

Un corps est un équilibre biochimique et biomécanique, composés de différents systèmes qui interagissent entre eux. Le fonctionnement de la machine biologique est optimal quand tous les systèmes sont à l’équilibre, et en synergie.

C’est bien simple : si un rouage tourne mal, la machine ne peut pas fonctionner correctement…

  • La peau et pelage sont les organes les plus visibles de nos animaux domestiques. La peau est un organe très résistant, capable de se régénérer (ce n’est pas le cas de tous les organes), et la première barrière de protection contre les agressions extérieures. Elle est aussi un moyen pour le corps d’excréter des toxines, se couvrant de boutons ou d’eczéma en cas de surcharge toxique. Sa santé dépend d’un juste équilibre de vitamines, oligo-éléments, et d’acides aminés provenant de l’alimentation. Le pelage quant à lui révèle aussi l’état d’équilibre ou non des organes, devenant gras quand la peau est séborrhéique, ou cassant et terne en cas de carence. Dans les croquettes « spécialisée » pour la beauté du poil, ou pour reconstruire la barrière cutanée des animaux allergiques, on trouve des ajouts d’omega 3 par exemple, qui est présent en quantité dans la viande ; ou d’antioxydants tels que la vitamine E, vitamine liposoluble que l’on retrouve notamment dans la cervelle et les œufs.
  • La bouche, et plus précisément la dentition, est l’organe où vous verrez (et sentirez, si l’haleine de votre chien laisse à désirer) le plus rapidement une différence. Afin d’absorber le calcium et le phosphore contenu dans les os, les carnivores vont consciencieusement les ronger jusqu’à les réduire en poudre. Ce travail au niveau des dents aura pour conséquence leur nettoyage de manière mécanique, mais aussi chimique (augmentation de la production de salive).Le Dr Lonsdale signale dans son « Manuel pratique de l’alimentation crue » que les aliments industriels, croquettes et pâté, vont former une sorte de boue qui se colle aux dents et nourrit des bactéries qui vont ensuite former le tartre, où elles seront en sécurité pour continuer à proliférer. Il est d’ailleurs arrivé à la conclusion qu’une alimentation faite d’os crue charnue était la plus bénéfique pour les chiens après avoir étudié la parodontite, une pathologie dentaire très répandue. La prolifération des bactéries, en plus de causer une inflammation douloureuse, est aussi un risque sanitaire important puisque ces bactéries peuvent causer des abcès dentaires pouvant atteindre l’os de la mâchoire et le détruire, voire passer dans la circulation sanguine et causer des infections cardiaques. Chez un animal qui mange une alimentation industrielle, un détartrage par an est la solution suggérée, à compléter par une multitude d’objets marketing comme des liquides à mettre dans l’eau de boisson, du dentifrice à la viande, et, comble de l’ironie, des « os à mâcher » en forme… d’os. Oui.
chien dents barf
Les dents d’un chien au BARF depuis 5 ans : zéro détartrage !
  • Le cerveau est l’organe central du corps : il envoie des influx nerveux qui permettent le mouvement, mais il produit aussi des hormones qui communiquent avec les différents organes. Pour fonctionner, il a besoin de bons gras, et son évolution au cours de la croissance dépend de ce que votre animal aura mangé pendant cette période.On citera par exemple la taurine, un dérivé d’acide aminé que le chat est incapable de synthétiser, et dont la carence cause entre autre des pathologies cardiaques, rétiniennes, des baisses immunitaires et un retard de croissance cérébral. Il a aussi un rôle de neurotransmetteur, qui le rend indispensable autant lors du développement que chez l’animal adulte.Pour éviter cette carence, les croquettes pour chat sont donc enrichies en taurine (c’est pour cette raison qu’il ne faut jamais donner de croquettes pour chien à un chat) ; mais comme la nature est bien faite, à la base, on trouve de la taurine en grand quantité dans la viande et les œufs. Autre fait intéréssant, le Dr Backus et ses collaborateurs ont mis en évidence dans leur article « Dietary taurine needs of cats vary with dietary protein quality and concentration » qu’un apport trop élevé en protéines de mauvaise qualité augmentait les besoins en taurine ; ce qui veut dire que des croquettes à base de viande de piètre qualité nécessitent une supplémentation plus importante encore…Autre exemple, le tryptophane, un autre acide aminé essentiel que l’on retrouve dans la viande, les œufs, et le poisson. C’est un précurseur de la sérotonine et de la mélatonine, hormones importantes dans la régulation de l’humeur et du cycle circadien, qui sont fabriquées par la glande pinéale (dans le cerveau). Une étude du Dr DeNapoli et ses collaborateurs, « Effect of dietary protein content and tryptophan suplementation on dominance agression, territorial agression, and hyperactivity in dogs », conclu qu’une supplémentation en tryptophane dans un régime pauvre en protéines diminue la fréquence de certaines agressions (souvent liées au stress ou à la peur) et de l’hyperactivité. Pour les chiens et chats stressés, il existe des croquettes enrichies entre autre en tryptophane – que l’on retrouve naturellement, encore une fois, en quantité importantes dans les protéines d’origine animales.
  • Le tube digestif, de la bouche à l’anus, est l’organe le plus long du corps. Il s’y passe énormément de choses, à commencer par la digestion : une bonne digestion vous fourni tout ce dont vous avez besoin pour nourrir votre corps (acides aminés, vitamines, oligo-éléments, graisses), et une mauvaise digestion ajoute à cela des gaz, des toxines, des réactions immunitaires locales… source d’inconfort dans le meilleur des cas, de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin dans le pire.Bien que l’idée que le nombre de bactéries hébergées dans nos intestins soit 10 fois supérieur au nombre de cellules de notre corps ait été revue à la baisse cette année (le rapport serait plus proche de 1.3/1, selon R. Sender et S. Shai Fuchs, « Revised estimates for the number of human and bacteria cells in the body »), il n’en reste pas moins que ce microbiote existe, et qu’il est la cause principale de productions de toxines et de gaz lors de la digestion d’éléments fermentescibles. De même, on retrouve au niveau digestif plus de la moitié des cellules immunitaires en activité, faisant de l’intestin le centre de la défense immunitaire globale. Sur ce sujet les sources sont nombreuses, on citera par exemple le livre du Dr Mouton, « Écosystème intestinal et Santé optimale ».Il est donc important de fournir au tube digestif de la nourriture de qualité, qui ne produira pas de fermentations indésirables, et permettra une prolifération optimale de la flore digestive. Chez les animaux en croissance, la maturation du système immunitaire passe par le tube digestif (ingestion du colostrum à la naissance, et rôle des bactéries digestives dans la maturation des différents lymphocytes T – voir les travaux des Dr Ralph Steinman, Bruce Beutler, et Jules Hoffman sur les cellules dendritiques). Un système immunitaire malmené serait plus à même de développer des réactions exacerbées et non adaptées, qui vont amener à des pathologies auto-immunes et des maladies inflammatoires chroniques (MICI).Faisons aussi une petite parenthèse pour le pancréas, dans le cas particulier du chat. L’un des rôles du pancréas consiste à produire l’insuline et le glucagon, nécessaires à la régulation de la glycémie. Lorsque les hausses de glycémies sont nombreuses et importantes, les risques de développer ce que l’on appelle la résistance à l’insuline – ou diabète de type 2 – sont augmentés. Puisque vous êtes sur ce site, vous connaissez le coupable des hausses de glycémies… Alors dites-moi, si le pancréas d’un humain, reconnu omnivore, équipé pour éponger des hausses modérées de glycémie, souffre d’un apport massif en glucides, qu’en est-il du pancréas d’un chat, carnivore pur ? Quand on sait que le diabète du chat, relativement fréquent (en tout cas bien plus que le diabète du chien), s’assimile au diabète de type 2 chez l’homme, il semble logique de se demander s’il n’y aurait pas un lien avec les aliments industriels riches en céréale… Pas si logique pour tout le monde visiblement, puisque si vous regardez les aliments thérapeutiques pour chat diabétique, on y retrouve toujours des céréales.Je parle de logique, car à ce jour, je n’ai trouvé qu’un article qui étudie le lien direct entre diabète chez le chat et alimentation riche en hydrates de carbone. Le Dr Lonsdale renseigne l’article suivant dans sa bibliographie, qui conseille d’augmenter les protéines et diminuer les céréales pour les chats diabétiques : Zoran, D L (2002) « The carnivore connection to nutrition in cats », ce qui est sans doute très bien, mais insuffisant !
  • L’appareil musculo-squelettique est la charpente de la machine, et tout autant que le reste, elle doit être nourrie, et entretenue. Chez les chiens de grande taille en croissance, il n’est pas rare d’observer des boiteries. Certains sont déjà trop gros, ce qui est surprenant quand on sait qu’un chiot régule instinctivement très bien son appétit… d’autres ont des inflammations passagères car ils ont grandit trop vite, ou que leur maître ne se préoccupe pas de leur éviter des efforts et chocs violents comme la montée ou la descente des escaliers. Si votre chiot ou votre chaton ronge des cartilages d’os dans sa ration, il réutilisera pour ses propres articulations tout ce qu’il aura ingéré, rendant inutile les compléments en comprimés que l’on pourra vous conseiller. Si cela n’est pas suffisant, rien ne vous empêche de lui faire un bouillon d’os – ça reste de l’os.La logique reste la même pour l’arthrose, pathologie dégénératives des os dont souffrent la plupart des animaux âgés. Un apport correct d’emblée en cartilage dans la ration vous évitera les nombreux compléments alimentaires, voire des croquettes spécialisées pour animaux arthrosiques. Ces croquettes contiennent entre autres des glycosaminoglycanes (glycosamine sulfate et chondroitine), composants naturels des cartilages, que l’industriel ira pourtant chercher … dans des carapaces de crevettes réduites en poudre. On y retrouve aussi des EPA (omega 3) et des omega 6, ayant un effet protecteur vis-à-vis de la destruction des cartilages, mais qui peuvent tout aussi bien se trouver dans une viande de bonne qualité. N’oublions pas non plus que l’arthrose est une pathologie inflammatoire chronique, qui peut donc être traitée en partie par la suppression de l’un des inflammatoires les plus actifs, j’ai nommé le glucose !
  • Le système immunitaire enfin, est le moyen de défense interne du corps, qui permet de réagir aux petites agressions quotidiennes (coupures, ingestion de toxines) sans trop de symptômes, mais aussi de combattre des pathologies plus graves, telles que le cancer. Il repose sur un équilibre précaire, car un système immunitaire sollicité régulièrement va se renforcer (on citera par exemple le fait que les chiots et les chatons, au même titre que les enfants, mettent tout ce qu’ils trouvent à la bouche, où les globules blancs sont nombreux), mais peut aussi s’épuiser si l’agression est constante et multiple. Dans les petits soldats de cette armée, outre les différents types de globules blancs qui se multiplient au besoin, on retrouve des anticorps, qui sont fabriqués en fonction du type de menace. Cette armée doit être nourrie : les globules blancs ne se multiplient pas à partir de rien et les anticorps sont des glycoprotéines. Une attaque massive nécessite donc un apport alimentaire suffisant. De plus, l’immunité peut être stimulée par différentes substances, par exemple, les anti-oxydants (comme la vitamine E). Un article, « Natural Ways to Improve Your Dog’s Immune System », explique qu’enrichir les croquettes des chiots d’anti-oxydants permet une meilleure réponse immunitaire lors de la vaccination. Une très bonne idée quand on constate qu’encore une fois, ces anti-oxydants sont présents à l’état le plus simple dans la viande.Pour illustrer l’effet désastreux d’une mauvaise immunité, voici un petit (ou plutôt, grand) exemple :
    imaginons que votre chaton, que vous avez récupéré à deux mois alors qu’il était à peine sevré (mais encore très mignon, plus qu’à trois mois !), ait été vacciné immédiatement comme conseillé par les laboratoires pharmaceutiques. Son système immunitaire encore en formation subit donc une première agression, alors qu’il vient de changer d’environnement, ce qui est stressant pour lui, même s’il s’est mis à mâchonner vos lacets dès la première demie-heure et qu’il s’est jeté sur les croquettes spéciales chaton que vous avez achetées pour son arrivée. D’ailleurs vous avez aussi ajouté un peu de lait (pour chaton, que vous avez acheté en grande surface : du lait de vache reconstitué, en fait), ce qui lui a fait beaucoup plaisir et à vous aussi, mais qui a choqué ses intestins déjà un peu dérangés par le stress. On commence donc par céréales + lactose, un cocktail déjà douteux, auquel on ajoute un vaccin. Les petites cellules immunitaires sont un peu paniquées. Comme préconisé par le vétérinaire, vous lui donnez son vermifuge, et son antipuce, toxines qui sont peut être mortelles uniquement pour les parasites mais qui en attendant sont éliminées par le foie et les reins – faisant donc travailler ses petits organes en formation, déjà fatigués. Mais votre chaton va bien, donc vous faites le rappel trois semaines plus tard.Entre temps, votre petit chaton a été pour la première fois en contact avec du pollen de bouleau, en provenance de votre jardin. Même si à l’extérieur il ne se passe rien, ce premier contact n’a pas été inoffensif, et certaines cellules gardent en mémoire l’empreinte du pollen et développent une hypersensibilité. Quelques semaines plus tard, votre chaton, âgé maintenant de 4 mois, commence à se gratter. Peut être que son œil coule, mais vous n’êtes pas sûr. Tous les chats se grattent, vous attendez donc un petit peu pour voir si ça passe… et puis, il joue, il mange, il a l’air d’aller bien. Sauf qu’un jour, en le caressant, vous repérez une zone de poils clairsemée au dessus des yeux… en y regardant bien, les coudes sont aussi dépilés, et le bord des oreilles est peut être un peu épaissi… Direction vétérinaire ! Celui-ci fait un prélèvement, où il trouve des bactéries. Il vous donne un traitement antibiotique et comme votre chat se gratte vraiment beaucoup, il fait une piqûre de cortisone qui dure quelques jours, le temps que les antibiotiques fassent effet. Trois jours plus tard, vous retournez chez le vétérinaire : votre chat s’arrache maintenant les poils par touffes, et les antibiotiques lui ont donné la diarrhée.Il refait un prélèvement, et bingo : il y a maintenant des levures sur la peau de votre chat, multipliées en profitant de la baisse d’immunité induite par les corticoïdes – immunité qui n’était déjà pas très fière, entre les réactions allergiques au pollen et les bactéries en train d’attaquer la peau. Le traitement le plus efficace contre les levures est un antifongique à donner par voie orale. Sinon, il y a des applications locales de solution antifongique, mais ce sera plus long, et puis il faut attraper le chat, manipuler le chat, et vous n’êtes pas sûr d’arriver à faire le traitement correctement. On part donc sur 3 semaines d’antifongiques, auxquels on rajoute 3 semaines d’antibiotiques, et on prie pour que la mise en culture faite à la première visite ne revienne pas positive pour la teigne. Et comme votre chat à la diarrhée (déjà que les céréales c’était dur pour son tube digestif, les antibiotiques ont détraqué son microbiote en formation, et avec les antifongiques, ça risque de dégénérer) on ajoute un anti-spasmodique en comprimé, et des prébiotiques à donner à distance des autres médicaments. J’arrête là mon histoire, mais imaginez-vous bien qu’au bout de trois jours à être forcé d’absorber 3 comprimés matin et soir, votre chat vous déteste, et il stresse dès qu’il vous voit – diminuant encore l’efficacité de son système immunitaire. Ce qui le rend toujours plus fragile aux agressions extérieures…

Je m’arrêterais là pour les effets sur la santé, mais n’oublions pas aussi de noter que le fait même qu’il existe des croquettes thérapeutiques, destinées à nourrir de manière adaptée les animaux malades (en aigu ou en chronique), prouve que les industriels connaissent le rôle de l’alimentation dans les pathologies concernées.

Revenons pour finir sur le prix de l’alimentation crue.

Comme je l’ai évoqué un peu plus haut, le budget global dépend des bons plans que vous pourrez trouver, mais aussi de votre lieu de résidence, puisque les prix varient selon les villes.

On ne peut donc pas définir si le cru est plus cher ou moins cher que l’industriel.

chat barf
Chatte allaitante nourrit au BARF

Sachez que s’il est important de varier les viandes, de manière à varier les apports, il n’est absolument pas nécessaire d’introduire tous les types de viande du monde dans le régime alimentaire de votre animal.

Si vous chassez ou connaissez des chasseurs, vous pourrez facilement trouver du chevreuil ou du sanglier pour nourrir votre chien, en complément des viandes « classiques » ; mais si vous vous trouvez en ville et que votre poissonnier vous fait un prix sur le saumon, c’est tout aussi bien.

De plus, si nous possédons environ 9000 papilles gustatives, le chien en possède environ 1700 et le chat  environ 500 – soit pas assez pour savourer une alimentation très variée et des goûts très particuliers.

Pour finir, même si, avec un peu d’organisation et un boucher sympa, vous trouvez l’alimentation crue chère, essayez de déterminer à combien s’élèvent les frais vétérinaires pour le petit chaton évoqué au-dessus… deux consultations, trois prélèvement, 5 médicaments différents.

Et encore, ce chaton fait 2 kilos – si vous possédez un chien de 35 kg, vous savez déjà qu’une simple plaquette pour 5 jours d’antibiotiques atteint facilement les 15 €.

Moins de maladies = moins de frais vétérinaires. C’est très pragmatique, mais c’est vrai.

« Ah, ton chien est au BARF, oui mais… »

Petite compilation des questions les plus fréquentes que vous entendrez en société :

« …tu n’as pas peur des carences ? » (si cette question vous a déjà été posée 100 fois, félicitation, vous êtes un vrai paléo !).

La réponse est simple : NON.

Je ne reprendrai pas tout ce qui a déjà été dit au dessus, mais en résumé, un carnivore est fait pour manger des proies, et étonnamment, il trouve tout ce dont il a besoin pour vivre dans ces proies…

Avez-vous déjà vu un lion prendre des compléments alimentaires ?

« … tu sais bien que les protéines abîment les reins »

Encore une fois, NON.

Déjà, ne faisons pas l’amalgame avec un humain dont les taux d’urée et de créatinine vont augmenter s’il mange une grande quantité de protéines : nous avons des reins d’omnivore, et pas de carnivore.

Je vous laisse faire vos recherches sur le risque réel des protéines sur les reins humains.

En ce qui concerne les animaux, je citerai d’abord l’étude du Dr Robertson et ses collaborateurs, « Long-term renal responses to high dietary protein in dogs with 75% nephrectomy » (1986), qui a étudié la différence d’évolution rénale sur des chiens à qui il manquait 75 % des reins, en fonction d’un régime plus ou moins riche en protéines.

Il conclut qu’il n’est pas possible de corréler un taux de protéines important à des lésions rénales. Une autre étude de 1992, du Dr Finco et ses collaborateurs (« Effects of dietary phosphorus and protein in dogs with chronic renal failure ») conclut, chez des chiens en insuffisance rénale chronique, que la rapidité de décès augmente avec le taux de phosphore de la ration, et non avec le taux de protéines.

Il serait donc logique de penser que les viandes riches en phosphore sont à restreindre, voire bannir, chez des chiens ayant une sensibilité rénale, tout en gardant un régime carné pur.

L’absorption du phosphore peut être dans ce genre de cas diminué par ce que l’on appelle des chélateurs de phosphore, que l’on ajoute à la ration – il n’en existe pas de naturel, mais si ce médicament est le seul que votre animal prend, c’est déjà ça de gagné !

« … il ne faut surtout pas donner de viande ou de poisson cru, à cause des vers/des maladies ! »

La question est justifiée.

Effectivement, les risques de taenia existent lorsque que votre animal mange de la viande crue.

Cependant, en vermifugeant régulièrement votre animal (avec des produits naturels ou de l’allopathie), vous limitez les risques d’infestation massive et potentiellement mortelle.

Les enfants aussi attrapent des vers et cela contribue à leur immunité : de nombreux articles, comme celui de J.O. Fleming « Helminth therapy and multiple sclerosis » montrent que les propriétés de stimulation immunitaire des œufs de certains vers pourrait limiter l’évolution de la sclérose en plaque.

Ils partent d’une hypothèse répandue aujourd’hui dans la communauté scientifique, que trop d’hygiène dans les années de développement de l’enfant peuvent amènent des des problèmes d’immuno-régulation et de maladies auto-immunes – problèmes peu présents chez les populations où la pression d’infection est élevée (dans les pays en voie de développement tels que le Bangladesh, par exemple, où les taux d’infection par des vers dans la population est largement plus élevé).

Concernant le poisson, il est important de se préoccuper du vers Anisakis.

Une simple congélation à -20°C pendant une semaine suffit à le détruire – on ne donne donc jamais de poisson frais, on le congèle toujours au préalable. A moins que vous soyez un maître sushi, habitué à découper le poisson cru et à reconnaître ce petit vers rond…

Dernier détail, concernant le porc : il existe une pathologie nommé «maladie d’Aujeszky », une sorte d’encéphalite, transmissible au carnivore et mortelle.

Le réservoir sauvage est le sanglier, et la transmission entre suidés se fait par voie vénérienne ou par inhalation : les porcs de plein air ont donc plus de chance d’être en contact avec le virus que ceux élevés dans des porcheries fermées.

Le dernier cas recensé en France chez un porc  d’élevage date de 2004 ; mais dans le doute, autant ne pas acheter de porc de plein air.

« … je connais un chien qui est mort d’avoir avalé un os » et c’est très certainement une mort horrible, et culpabilisante.

Mais les accidents de ce type arrivent pour deux raisons : d’abord, quand les chiens gobent les os – c’est possible chez les grands chiens qui vont avoir dans leur gamelle des petits os, tel que des cuisses ou des cous de poulet.

Si vous avez un grand chien, et qu’il a tendance à gober, ne lui donnez que des os proportionnel à sa taille, et tout risque sera écarté.

Deuxième cas, les os CUITS. Un os cuit ne se réduira pas en poudre, il va se casser, produisant des petites esquilles (si vous avez déjà essayé de casser un os de cuisse de poulet en deux, vous voyez ce que je veux dire).

Ces petits bouts pointus sont faciles à avaler, et peuvent ensuite se planter dans la gueule, dans l’œsophage, dans l’estomac, ou dans les intestins, causant des hémorragies internes.

Et puis de toute façon, votre chat peut aussi mourir d’avoir avalé de travers une croquette, ou un bout de pizza qu’il aura volé dans une poubelle lors de sa balade. Le risque est faible, mais il est toujours présent…

En donnant des os crus et de taille adaptée, vous limitez les risques au maximum.

« … moi mon chat, il ne voudra jamais, il n’aime que les croquettes » 

Je n’ai qu’une chose à dire : tout s’apprend.

Il est clair que l’appétit des chats est plus capricieux, et très routinier.

Cependant, on a jamais vu un chat mourir de faim devant une gamelle pleine.

De plus, si aux croquettes aux céréales il est totalement proscrit de faire jeûner un chat pour des raisons de métabolisme hépatique, dans un régime cru, ils sont tout à fait capable de jeûner plusieurs jours sans risque.

« … c’est quand même dégoûtant »

Oui, et ce n’est pas moi, végétalienne, qui vais vous contredire.

Le retour chez le boucher après 10 ans d’absence a été ironique…

Mais ce qui est non éthique pour moi, ce qui est dégoûtant pour vous, ne l’est pas pour votre chat.

Vous comme moi, nous avons pris un animal pour nous en occuper, pour qu’il soit heureux, et en bonne santé.

Si on leur demandait, nos animaux auraient certainement des choses à redire sur nos habitudes… pourtant ils ne nous forcent pas à vivre comme eux.

Donc, c’est à nous d’assumer la responsabilité d’avoir adopté un animal et de tout faire pour son bien-être.

Dans cet article, j’ai essayé de survoler un maximum de points, de manière à donner une image globale de l’alimentation crue.

J’ai essayé de compiler la science, mais aussi la pratique, en tenant compte de ce que j’entends de la bouche de mes clients.

Comme pour notre alimentation, il est nécessaire, si vous désirez passer votre animal au BARF/RAW/WHOLE PREY, de bien vous renseigner afin de ne pas faire n’importe quoi (des lardons crus dans un plat de ravioli, ce n’est pas du BARF ! Même avec la meilleure volonté du monde !).

Il existe de nombreux livres écrits par des vétérinaires, ainsi que des sites internet tenus par des passionnés, qui vous permettront de vous renseigner efficacement.

Malade ou pas, n’hésitez plus : le BARF est ce qu’il lui faut !

Le BARF en pratique, ça donne quoi ?

Que vous ayez un chiot, un chaton, un chien ou un chat adulte, le principe de base reste le même.

Je resterai concise dans ce paragraphe, pour vous donner une idée de la marche à suivre, mais n’hésitez pas ensuite à vous renseigner par vous-même – livres, sites internet et bien sûr le groupe Facebook Paléo France !

La ration de votre animal dépendra de son poids : qu’il ait du poids à perdre, un poids stable, ou au contraire du poids à prendre… on calcule en pourcentage du poids actuel.

Pour les chatons, on donne à volonté les 3 premiers mois, on surveille ensuite la prise ou perte de poids.

Pour les chiots, le pourcentage diminue ensuite au dur et à mesure des semaines (10 % de son poids à 4 mois, pour atteindre 4 % à un an).

Le principe d’introduction des aliments se fait de la même manière pour les deux espèces :

  • Semaine 1 : blanc de poulet uniquement (très digestible) + purée de légumes pour les chiens
  • Semaine 2 : Viande et os charnus selon des proportions propres que votre animal soit un chat (60/40) ou un chien (50/50).
  • Semaine 3 : Si tout va bien, on introduit une nouvelle viande, en gardant la même proportion d’os charnu que la semaine précédente. Si votre animal présente des petits soucis digestifs, on retourne en semaine 1 ou on reste en semaine 2. Pour les chats, on conseille d’introduire au cours de cette semaine le cœur de bœuf (qui est considéré comme un abat mais aussi comme un muscle), ou la cervelle, afin d’éviter les carences en taurine.
  • Semaine 4 : on choisit d’introduire une nouvelle viande, ou un abat de viande déjà introduite. Pour les abats, la moitié doit être du foie (soit 5 % de la ration totale).
    • Pour les chats on est donc à : 60 % viande + 30 % os charnus + 10 % d’abats
    • Pour les chiens on est donc à : 45 % viande + 45 % os charnus + 10 % d’abats
  • Et ainsi de suite : vous avez le choix d’introduire chaque semaine une nouvelle viande, un nouvel abat, ou de rester à la même ration plusieurs semaines. La panse verte est un abat, on attend donc d’avoir introduire la viande de l’animal dont provient la panse avant d’en donner.

En ce qui concerne le poisson, la dose hebdomadaire conseillée correspond au poids d’une ration journalière.

Vous pouvez le donner en plusieurs repas, étalé sur une journée ou sur la semaine.

Par exemple : si votre chien mange 120 g par jour, il lui faudra 120 g de poisson par semaine. Comme déjà mentionné plus haut, il faut congeler le poisson minimum une semaine avant de l’ajouter à la ration.

Pour les chiens, on évite les poissons du pacifique, qui peuvent être porteurs de douve du foie.

En ce qui concerne les œufs, on conseille un œuf de poule par semaine par tranche de 10 kg pour les chiens, et un œuf par semaine pour les chats.

Vous pouvez donner des œufs de caille, qui permettent de fragmenter les prises au cours de la semaine plus facilement pour les chats ou les petits chiens !

La panse verte est un abat particulier : son ratio calcium/phosphore est de 1/1, on déduit donc la quantité de celle de viande et d’os charnus.

Au total, on donne l’équivalent de deux rations quotidiennes (soit pour notre petit chien à 120g, 240g) réparti sur une semaine.

Pour le Whole Prey, on commence aussi par le poulet. Les proies s’introduisent ensuite petit à petit, comme suit :

  • Semaine 1 : filets
  • Semaine 2 : carcasse entière vidée (donc pour le poulet : un poulet entier vidé)
  • Semaine 3 : on ajoute le foie par petites quantité, sur une semaine
  • Semaine 4 : carcasse entière
  • Et ainsi de suite pour chaque proie.

Une fois que tous les aliments on été introduits, vous pourrez être sûr que votre animal les tolère, et faire des gamelles composées de plusieurs viandes, et différents abats.

Mais rien ne vous empêche de rester simples !

Par exemple, pour un chien qui devrait manger 1 kg de viande par jour :

  • 450 g de lapin + 450 g de cous de poulets + 50 g de foie de volaille + 50 g de rognons de veau
  • 450 g de filets de poulet + 450 g de cuisses de poulet + 50 g de fois de volaille + 50 g de cœur de volaille (dans ce cas il vous faut, un autre jour de la semaine, faire une gamelle avec une autre viande, et un autre abat)

Pour finir, ne voyez pas les compléments (ail, spiruline, huiles diverses, terre de diatomée…) comme des aliments.

Il est nécessaire de les introduire en petite quantité pour tester la tolérance de votre animal, mais UNIQUEMENT quand il est déjà bien habitué à sa nouvelle alimentation.

Aucun complément n’est absolument nécessaire dans l’immédiat.