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Une étude internationale de grande ampleur vient une nouvelle fois tirer la sonnette d’alarme : notre alimentation moderne, trop riche en produits ultra-transformés, joue un rôle majeur dans des centaines de milliers de décès prématurés chaque année. Et les chiffres sont vertigineux.

Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si les aliments ultra-transformés nuisent à la santé : il s’agit plutôt de comprendre jusqu’où va leur impact, et comment s’en protéger concrètement.

Une publication récente dans l’American Journal of Preventive Medicine révèle des données mondiales accablantes, étayant le rôle de ces aliments dans l’augmentation du risque de mortalité, toutes causes confondues. C’est une synthèse qui bouscule nos habitudes et pousse à revoir d’urgence nos choix alimentaires.

Comprendre ce que sont les aliments ultra-transformés

Des produits ultra-faciles… mais ultra-modifiés

Apparus principalement au XXe siècle avec l’essor de l’industrie agroalimentaire, les aliments ultra-transformés (AUT) sont conçus pour être pratiques, peu coûteux et très attractifs au goût.

Il s’agit de produits manufacturés à partir d’ingrédients industriels complexes, souvent obtenus par des procédés chimiques (hydrogénation, extrusion), qui n’ont parfois plus rien à voir avec l’aliment d’origine.

Des exemples ? Céréales pour petit-déjeuner, plats préparés, sodas, nuggets, desserts industriels, barres chocolatées, chips, pains de mie longue conservation…

Ce qui les distingue des autres aliments transformés

La classification NOVA permet de catégoriser les aliments selon leur degré de transformation. Les AUT (groupe 4) contiennent des ingrédients rarement utilisés dans une cuisine domestique : émulsifiants, stabilisants, exhausteurs de goût, colorants, arômes artificiels, édulcorants, texturants…

À l’opposé, les aliments bruts ou peu transformés comme les fruits, légumes, légumineuses ou viandes non marinées conservent une structure proche de leur état naturel.

Ce que révèle la nouvelle étude : des chiffres inquiétants

Une analyse mondiale sur huit pays

L’équipe du chercheur brésilien Eduardo Augusto Fernandes Nilson a analysé des données relatives aux habitudes alimentaires et aux taux de mortalité dans huit pays : États-Unis, Royaume-Uni, Australie, Brésil, Canada, Mexique, Colombie et Chili.

L’objectif ? Observer l’association entre le pourcentage d’aliments ultra-transformés dans l’apport énergétique total et le risque de décès prématurés.

Un effet dose-réponse significatif

Les principaux résultats parlent d’eux-mêmes :
– Chaque augmentation de 10 % de la consommation d’aliments ultra-transformés augmenterait de 3 % la probabilité de décès toutes causes confondues.
– Le taux de morts prématurées attribuable à ces produits varie entre 4 % (dans les régions à faible consommation) et 14 % dans les pays les plus industrialisés.
– Aux États-Unis, on estime que plus de 120 000 décès prématurés chaque année sont liés à leur surconsommation.

Un impact mondial mais inégal

Si leur consommation semble stabilisée dans les pays riches depuis une décennie, elle explose en Afrique, Amérique Latine et Asie, avec un marketing intense ciblant les classes populaires et enfants.

Cette dynamique contribue à une épidémie mondiale de maladies dites « de civilisation » : obésité, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires et cancers.

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Pourquoi ces aliments sont-ils un danger pour la santé ?

Pourquoi ces aliments sont-ils un danger pour la santé ?

Des ingrédients nuisibles à long terme

Les AUT ne sont pas dangereux uniquement à cause de leur teneur élevée en sucre, en sel ou en graisses saturées.
Les processus industriels modifient la matrice des aliments, c’est-à-dire la façon dont les nutriments interagissent dans l’organisme. De ce fait, leur digestion et leur absorption perturbent le métabolisme.

Certains additifs chimiques peuvent démontrer un potentiel pro-inflammatoire ou perturber le microbiote intestinal.

Un lien documenté avec au moins 32 pathologies

Plusieurs recherches ont établi des liens entre la consommation régulière d’aliments ultra-transformés et l’apparition accrue de maladies chroniques :
– Obésité
– Hypertension
– Diabète de type 2
– Maladies cardiovasculaires
– Cancers colorectaux
– Dépression sévère
– Déclin cognitif chez les seniors

Ces données rejoignent les analyses déjà publiées, comme dans cet article sur Bmoove : Effets nocifs des aliments ultra-transformés sur la santé !

Comment sortir de cette spirale alimentaire ?

Solutions concrètes pour le consommateur

Changer ses habitudes ne passe pas nécessairement par de grandes révolutions. Voici quelques leviers d’action faciles à mettre en œuvre :
– Privilégier des aliments bruts ou peu transformés : légumes, fruits, viandes non transformées, légumineuses, oléagineux.
– Lire attentivement les étiquettes : plus la liste d’ingrédients est longue et remplie de termes techniques, plus le produit est probablement ultra-transformé.
– Cuisiner soi-même : même simplement, un plat maison est plus sain qu’un plat préparé industriel.

Politiques publiques et stratégies collectives

À l’échelle sociétale, des actions fortes sont attendues de la part des gouvernements, comme :
– Introduire des taxes sur les AUT (comme le sucre sur les sodas)
– Interdire leur publicité ciblant les enfants
– Instaurer un Nutri-Score adapté à leur degré de transformation
– Promouvoir activement l’éducation nutritionnelle

👉 Pour en savoir plus, lisez également ce guide Bmoove : CANCER : comment réduire les risques grâce à l’ALIMENTATION !

Focus sur la classification Nova : un outil controversé

Certains experts remettent en question la classification Nova, estimant qu’elle regroupe sous une même étiquette des produits très différents en termes de profil nutritionnel. Un yaourt sucré et un soda allégé peuvent ainsi être considérés comme « ultra-transformés », bien qu’ils n’aient pas le même impact.

Cependant, les grandes tendances restent claires : plus un aliment est transformé, plus il perd de sa qualité nutritionnelle.

Visualisation des données clés

PaysTaux de consommation AUT (%)Mortalité prématurée attribuée (%)
États-Unis57 %14 %
Royaume-Uni56 %13 %
Brésil29 %7 %
Mexique23 %5 %
Chili24 %6 %

Ce qu’il faut retenir

  • Les aliments ultra-transformés sont associés à 14 % des décès prématurés dans les pays riches.
  • Une hausse de 10 % de leur consommation augmente le risque de mortalité globale de 3 %.
  • Ces produits favorisent plus de 30 maladies chroniques, notamment cardiovasculaires.
  • Les politiques publiques doivent restreindre leur accès et encourager les produits bruts.
  • Le consommateur peut réduire ses risques en lisant les étiquettes et en cuisinant à la maison.

👉 Pour aller plus loin, découvrez également : Conclusion après 30 ans d’étude sur les AUT ou encore leurs effets sur le déclin cognitif

Source

Nilson EAF, Delpino FM, Batis C, Machado PP, Moubarac JC, Cediel G, Corvalan C, Ferrari G, Rauber F, Martinez-Steele E, Louzada MLDC, Levy RB, Monteiro CA, Rezende LFM. Premature Mortality Attributable to Ultraprocessed Food Consumption in 8 Countries. Am J Prev Med. 2025 Jun;68(6):1091-1099. doi: 10.1016/j.amepre.2025.02.018. Epub 2025 Apr 28. PMID: 40293384.

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