Introduction

La question de la place de la viande dans l’alimentation de l’homme a toujours été très débattue. Les anti-viandes, par respect des animaux ou de la santé de l’homme ont des arguments remarquables, mais les pro-viandes en ont aussi. Ici, il ne s’agira pas de démontrer que les végétariens/végétaliens ont tort, mais plutôt de démontrer, quels sont les choix les moins dangereux et les plus respectables.

Cet article s’articulera en 2 parties. Deux études comparatives plutôt. Tout d’abord la comparaison de la viande industriel et de la viande « naturelle » avec des animaux élevés en plein air.

Ensuite, je comparerais les bénéfices de la viande blanche et la viande rouge. Enfin, je conclurai en donnant mon point de vu sur la prise ou non de viande. Bien entendu, mon avis n’engage que moi.

Viandes industrielles 

Pour cette partie, je vais commencer par expliquer la nourriture avec laquelle les animaux sont nourris. Ensuite, je parlerais du traitement des animaux puis de l’impact sur la santé humaine et l’environnement. Enfin, je ferais une comparaison entre 2 types de steak haché : industriels et naturels.

Comment sont nourris les animaux

Pour comprendre pourquoi la viande industrielle est différente des viandes d’animaux élevés en plein air, commençons par découvrir comment les animaux sont nourris.

Presque la moitié des protéines consommées par les élevages français viennent d’Amérique du Sud. Le problème c’est qu’il s’agit de soja transgénique.

Ces animaux sont également gavés aux maïs. Si vous avez lu notre article sur les huiles végétales, alors vous savez que le maïs contient beaucoup d’oméga-6. Enfin, les oméga-6 sont des acides gras pro-inflammatoires. S’ils se retrouvent en trop grande quantité dans la nourriture des animaux, la viande pourrait être inflammatoire. Du moins plus qu’elle ne pourrait déjà l’être.

En plus du maïs, on fait consommer aux boeufs 5 à 15 % (voir 25%) de tourteaux. Les tourteaux sont des résidus solides riches en protéines obtenues après l’extraction de l’huile contenue dans les graines de soja, de tournesol ou colza.

Des coproduits

Il s’agit des résidus valorisés d’un process de transformation industrielle de végétaux. 

Scandale de la vache folle 

La crise de la vache folle est une crise sanitaire, socio-économique caractérisée par l’effondrement de la consommation de viande bovine dans les années 1990. Les consommateurs se sont inquiétés de la transmission de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) à l’homme via l’ingestion de ce type de viande.

Cette épidémie trouve son origine dans l’utilisation de farines animales pour nourrir les bovins. Les farines animales sont les parties non-consommées des carcasses et de cadavres d’animaux. En 1996, des scientifiques se sont aperçus que la maladie pouvait parfaitement être transmise à l’homme par le simple biais de la consommation de produits carnés.

Les animaux des années 1900 VS ceux des années 2000

A l’origine, il y a la quête sans fin de rendements plus élevés : des poulets prêts à consommer en 50 jours au lieu de 150 dans les années 50. Des vaches qui produisent 8 000 litres de lait par an au lieu de 2 000. Des poules qui pondent 250 oeufs par an contre 130 dans les années 20... En un demi-siècle, les animaux de la ferme n’ont cessé de battre des records. Au coeur de cette évolution, les progrès de la génétique, bien sûr. Mais aussi une alimentation calibrée, comme celle des athlètes de haut niveau, et dopée en protéines.

Épidémie au sein des élevages

Tout le monde est au courant de ce phénomène, les épidémies au sein des élevages. Une épidémie désigne l’augmentation rapide de l’incidence (nombre de nouveaux cas) d’une maladie en un lieu donné sur un moment donné.

Les élevages industriels sont problématiques dans le sens ou les animaux sont entassés pour augmenter le rendement. Ce rendement à un coût sur la qualité de la viande, mais également sur le plan sanitaire.

En effet, on dénombre beaucoup d’épidémies ces dernières années dont une des plus connues : la grippe A encore appelée la grippe Porcine. 

La grippe aviaire est une maladie virale qui sévit chez les oiseaux, et dont le taux de mortalité est très élevé chez les oiseaux d’élevage (poulet, oies, etc.). Si la plupart des virus aviaires n’infectent pas l’homme, certains sous-types parviennent parfois à franchir la barrière des espèces : c’est le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme et présent en Asie. A l’heure actuelle, la transmission du virus ne se fait que de l’animal à l’homme, mais les autorités sanitaires redoutent une évolution du virus vers une forme transmissible d’homme à homme, porte ouverte à une pandémie.

La grippe aviaire, bien connue, n’est pas la seule ! Il y a également ce que l’on appelle la DEP :

Diarrhée épidémique porcine 

La DEP est une maladie porcine à coronavirus identifiée depuis les années 70.

L’Europe a connu un épisode de DEP au RoyaumeUni ainsi qu’en Belgique en 1971. Entre temps des cas sporadiques ont été détectés jusque dans les années 90. Elle est apparue en Chine dans les années 80 puis en Corée et à Taïwan en 1992. Cette maladie ré-émerge et se propage dans une forme nouvelle (virus variant beaucoup plus virulent qu’auparavant) aux ÉtatsUnis et au Canada, depuis avril 2013 ainsi qu’au Mexique et au Japon (fin 2013) .

Elle a récemment été notifiée à l’Organisation mondiale de la santé animale en tant que maladie émergente par les Etats-Unis, le Canada et le Japon.

Une forme d’alerte devrait être prise très au sérieux, à mon sens, c’est la vitesse à laquelle les virus peuvent muter. Devenant de plus en plus dangereux pour la santé humaine et même animale !

Les traitements qu’ils reçoivent

Pour lutter contre les problèmes cités dans le paragraphe du dessus, les industriels ont recourt la plupart du temps à l’utilisation massive de médicaments visant à enrayer l’épidémie. 

En général, les antibiotiques représentent une très grosse partie du traitement des animaux d’élevage. Mais les antibiotiques ne servent pas seulement à traiter l’animal malade, ils servent également à stimuler la croissance des animaux. Comme vous l’avez vu plus haut, les animaux d’aujourd’hui n’ont plus rien à avoir avec ceux des années 1900.

L’utilisation massive des antibiotiques n’est pas sans conséquence. En effet, il se passe ce que l’on appelle une antibiorésistance. C’est-à-dire qu’une bactérie qui, auparavant était détruite par l’antibiotique, sera capable cette fois-ci d’y faire face et de ne pas mourir.

Depuis les années 2000, l’usage des antibiotiques de « dernière ligne » a augmenté de manière inquiétante. Lorsque les antibiotiques classiques ont échoué, les industriels ont recourt à une médication plus poussée : ce sont les antibiotiques de dernière ligne.

Le directeur adjoint de l’OMS, Keiji Fuguda estime que mourir des suites d’une infection banale ou d’une blessure mineure pourrait bientôt redevenir une réalité courante. « Les considération les plus pessimistes nous invitent à nous préparer à un monde sans antibiotique à l’horizon 2030 ».

Impact de la surconsommation de viandes industrielles sur la santé humaine

La surconsommation de viande, en particulier de la viande rouge, tend à augmenter le risque de certaines maladies. Parmi ces maladies, on peut compter : le cancer du côlon, les maladies cardio-vasculaires, l’obésité ou encore le diabète de type 2. L’Anses a également appuyé sur son dernier rapport le lien entre la consommation de viande rouge et les maladies chroniques. [1]

L’OMS a officiellement classé la viande rouge parmi les cancérigènes probables chez l’humain et les viandes transformées comme la:

  • charcuterie,
  • les nuggets,
  • les cordons bleus, parmi les cancérigène certains chez l’humain.

Attention, ici on parle évidemment d’une “surconsommation” de viande. La consommation de viande même rouge de façon raisonnable et accompagnée d’une portion de légume importante ne devrait poser aucun problème !

Question éthique et environnementale 

Il est clair qu’aujourd’hui la consommation de viande n’est plus un argument nécessaire pour couvrir nos besoins en nutriments. Une alimentation très riche en végétaux et de type végétarienne est très aisément remplaçable et sans conséquences divers sur la santé.

Le régime alimentaire omnivore est cependant prédominant chez l’espèce humaine et ce depuis de nombreuses années. Tout est une question de désir et d’habitudes alimentaires.

L’éthique animale

L’éthique animale peut être définie comme l’étude du statut moral des animaux. Autrement dit, l’étude de la responsabilité morale des hommes à l’égard des animaux, pris individuellement. Elle pose donc les questions classiques des devoirs de l’homme envers les animaux. Des éventuels droits des animaux et, plus généralement, des jugements moraux à porter sur notre traitement actuel des animaux.

On pourrait même réfléchir à une constitution des droits des espèces vivantes prenant pour référence la constitution des droits de l’Homme.

Cependant, tout ceci est compliqué et on entre dans des questions sociétales très profondes qui s’apparentent parfois même à des religions alimentaires. Il est tout de même légitime de se poser certaines questions quant à sa consommation de produits provenant du règne animal ou sa non-consommation.

L’environnement

Les systèmes intensifs de production animale produisent de hauts niveaux de résidus d’azote et de phosphore et des déversements concentrés de matériaux toxiques. Or, ces systèmes sont souvent situés dans des zones où la gestion des déchets est plus difficile. La répartition régionale des systèmes intensifs est généralement déterminée non pas par des considérations écologiques mais par la facilité d’accès aux marchés d’intrants et de produits. Mais également par les coûts relatifs de terre et de main d’oeuvre.

Pour palier à ces problèmes, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) recommande une série de mesure visant à atténuer les menaces que constitue l’élevage pour l’environnement.

Sous forme de 4 piliers :

  • Dégradation des terres : Restauration des terres endommagées par la conservation des sols, le sylvopastoralisme, meilleure gestion des systèmes de pâturage et protection des zones sensibles.
  • Émissions des gaz à effet de serre : intensification durable de la production agricole et fourragère pour réduire les émissions de dioxyde de carbone dues à la déforestation et à la dégradation des pâturages. Amélioration de la nutrition animale et de la gestion du fumier pour réduire les émissions de méthane et d’azote.
  • Pollution de l’eau : meilleure gestion des déchets animaux dans les unités de production industrielle, meilleure alimentation pour améliorer l’absorption des substances nutritives, meilleure gestion du fumier et meilleure utilisation des déjections transformées sur les terres agricoles.
  • Perte de biodiversité : Outre la mise en oeuvre des mesures ci-dessus, amélioration de la protection des zones vierges, maintien de la connectivité entre les zones protégées, et intégration de la production animale et des producteurs dans l’aménagement du territoire.

Viande naturelle 

J’appelle la viande naturelle la viande provenant des animaux élevés en plein air. A la différence de ceux élevés en cage ou dans des grands hangars, les animaux vivant en plein air sont nourris de façon très différente, subissent un traitement très différent et ont un impact sur l’environnement qui est moindre. Commençons d’abord par découvrir comment ces animaux sont nourris. 

Comment sont nourris les animaux 

Dans les fermes en plein air, les animaux sont généralement nourris avec leur alimentation physiologique. Pour prendre un exemple, je vais utiliser le site internet : « Boeuf d’Herbe » en citant les engagements des agriculteurs :

  • Un produit d’exception issu d’animaux nourris et engraissés à l’herbe
  • Dans des conditions d’élevage véritablement respectueuses de l’animal et de l’environnement
  • Pour un goût et des qualités nutritionnelles supérieures
  • Garanti par un cahier des charges strict de l’élevage au produit fini
  • Que vous recevez chez vous, sous forme d’un colis varié et gourmand

Voici concrètement ce que mange l’animal : 

« Ils mangent de l’herbe sous toutes ses formes : pâturage, foin, enrubannage. Nous ne leur donnons ni maïs ensilage, ni tourteaux de soja. Ils ne consomment donc ni céréales importées, ni OGM (Organismes Génétiquement Modifiés).

Lors de l’engraissement, en plus de l’herbe à volonté, les animaux peuvent recevoir si nécessaire un complément pour développer encore plus les qualités nutritionnelles de la viande : en cas de situation exceptionnelle, lorsque le foin est moins riche à cause des intempéries, l’animal recevra au maximum 1 kg de lin mêlé à 2 kg de pois et avoine par jour, parce que le lin est une source naturelle d’oméga-3, tout comme l’herbe.

Par comparaison, une ration type d’engraissement des bovins en France est constituée d’environ 10 kg d’ensilage de maïs et de 5 kg de tourteaux de soja par jour, accompagnés de paille et minéraux. »

Comme quoi, il est possible de se nourrir de viande sans forcément faire souffrir l’animal toute sa vie, en ne lui enlevant pas son alimentation physiologique et en respectant l’environnement !

Le traitement qu’ils reçoivent

« Nous pratiquons l’agriculture extensive. Chez nous, pas d’élevages hors-sol pour les vaches, pas d’élevages en batterie pour les veaux. Les animaux sont dans les prairies, leur milieu naturel, presque toute l’année. En hiver, lorsque les champs deviennent trop humides, ils sont rentrés à l’étable où ils dorment sur de la paille que nous renouvelons chaque jour. »

Question éthique et environnementale 

« Comparé à une agriculture conventionnelle (industrielle) nos pratiques ont un impact bénéfique sur l’environnement et émettent moins de gaz à effet de serre. Les prairies naturelles sont un puits de carbone, elles stockent durablement le CO2 dans le sol. Si plus d’éleveurs nous rejoignent, des terres labourées utilisées pour cultiver des céréales pour l’élevage seront converties en prairies. Ce changement d’affectation des sols engendre un stockage de l’ordre de 0,5 t. de carbone par hectare et par an.

Mais ce n’est pas tout, d’autres effets bénéfiques sont observables : limitation de l’érosion (et protection naturelle face aux inondations), amélioration de la qualité des sols et des eaux, redéploiement de la biodiversité

De plus, bien que l’impact environnemental d’un produit dépende plus de son mode de production que de son transport, nous compensons les émissions de gaz à effet de serre dues au transport de notre colis jusqu’à chez vous. »[2]

Ces propos proviennent d’agriculteurs du site internet Le Boeuf d’Herbe

Viande rouge VS viande blanche

Il bien évident que la consommation de viande en excès est mauvaise pour la santé tout comme c’est le cas pour la quasi-totalité des aliments. En revanche, certaines viandes sont meilleures que d’autres.

Les viandes rouges et leurs propriétés

Comme vous avez pu le voir pendant tout le long de cet article, la qualité de la viande est très influencée par l’alimentation de l’animal. 

La viande rouge est très controversée ces derniers temps car elle serait facteur de cancers.

En revanche, le boeuf est une viande rouge nutritive pouvant faire partie d’une alimentation saine. Il contient des vitamines (particulièrement des vitamines du groupe B) et plusieurs minéraux présents en grande quantité (sélénium, zinc, fer, cuivre).

Comme dit plus haut, l’alimentation carnée ne pose pas de problème (de santé) tant qu’elle est située dans un contexte alimentaire sain. C’est-à-dire que la part de légumes devra être bien supérieure à la part de la viande.

Les viandes blanches et leurs propriétés

Les viandes blanches contiennent très peu de matières grasses et d’acides gras saturés, et sont peu caloriques : 100g de dinde équivalent seulement à 140 kcals. De plus, une même portion de dinde contient 30,2 g de protéines, une teneur importante qui lui confère ses vertus rassasiantes. La consommation de protéines entraîne la synthèse de glucose au niveau de l’intestin. Ce glucose circule ensuite dans le sang, ce qui permet d’envoyer un signal « coupe-faim » au cerveau par le biais du système nerveux. Ainsi la sensation de faim met plus longtemps avant de se manifester après un repas.

C’est pour cela que l’alimentation Paléo est si efficace pour perdre du poids. D’ailleurs si vous voulez perdre du poids avec l’alimentation Paléo, je vous conseille ce programme : Perdre du gras avec l’alimentation Paléo.

Les viandes et le Paléo 

Il existe un stéréotype tenace selon lequel les gens qui mangent paléo consomment énormément de viande. Or, le premier pilier de l’alimentation paléo reste les végétaux. Voici la pyramide de l’alimentation Paléo

Pyramide alimentaire du Régime Paléo

Les végétaux, de préférence pas trop cuits pour préserver au maximum les vitamines seront à privilégier. Pour en savoir plus sur l’alimentation, je vous conseille de lire cet article sur le Régime Paléo.

Vous pouvez également lire ce livre, il vous donnera tout un tas d’idées de recettes Paléo « Paléo ! Les 125 recettes faciles et gourmandes de Blandine »

Annexe 1 : Steak naturel VS steak industriel

J’ai réalisé une image qui compare les bienfaits des steaks provenant d’animaux élevés en plein air – que j’ai catégorisé comme « steak naturel » – et les steaks issus d’animaux élevés de façon industrielle – que j’ai catégorisé comme « steak industriel »

Vous pourrez retrouver ci-dessus plus de détails sur la façon dont les animaux sont traités, que ce soit du côté industriel que du côté naturel.

Conclusion

Cet article n’a pas pour but de promouvoir la consommation de viande rouge, mais de donner plus de renseignements. En effet, on a pu voir que la viande industrielle posait énormément de problèmes ! Que ce soit des problèmes éthiques, environnementaux ou même sur l’impact que ce procédé a sur la santé humaine et animale.

Dans l’opposition, nous avons la viande qui respecte l’animal et la nature. Cette façon de procéder à tout de positif pour la santé humaine. En effet, une alimentation riche en oméga-3 permet à la viande de l’animal d’être moins inflammatoire. Un élevage sans stress et dans un environnement naturel va également permettre une viande plus tendre.

Comme dit plus haut, la viande est souvent un sujet de discorde, car il est sujet à des attaques des pro-végétales. Ces derniers ont des arguments qui tiennent la route et qui sont la plupart du temps très convaincants. Il n’en reste pas moins que certaines personnes préfèrent une alimentation de type omnivore que végétarienne ou végétalienne. Cet article s’adresse donc plus particulièrement à ce genre de personne.

Références

1 – Le Centre international de Recherche sur le Cancer évalue la consommation de la viande rouge et des produits carnés transformés http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/cancer-red-meat/fr/

2 – http://www.leboeufdherbe.fr/content/9-garanties