Les nutritionnistes et la psychiatrie nutritionnelle

Certains spécialistes en nutrition évoquent le concept de “psychiatrie nutritionnelle”, mettant en pratique la sélection d’une alimentation spécifique pour atténuer les symptômes de certains troubles mentaux. Une équipe de l’Université George-Mason, basée à Fairfax, a compilé des preuves issues de la littérature, publiées dans la revue Nutrients, démontrant que des habitudes alimentaires déséquilibrées contribuent également à des problèmes de santé mentale.

Ces données non seulement font progresser notre compréhension du lien entre nutrition et santé mentale, mais elles sensibilisent également le public à l’importance d’une alimentation riche en antioxydants pour la santé cérébrale.

Le lien complexe entre nutrition, santé mentale et métabolisme

Il est bien connu depuis longtemps que les patients atteints de diabète, par exemple, présentent un risque deux à trois fois plus élevé de dépression par rapport à leurs homologues non diabétiques. Cependant, la compréhension de la relation entre la nutrition, la santé mentale et le métabolisme demeure confuse et peu abordée dans le discours médical et scientifique.

L’étude, dirigée par Raedeh Basiri, nutritionniste à l’Université George Mason, s’appuie sur deux analyses de la littérature qui confirment plusieurs points clés :

  • Une alimentation déficiente contribue à la fois au risque de développer des troubles métaboliques tels que le diabète de type 2 et au développement de symptômes de santé mentale tels que l’anxiété et la dépression.
  • Les troubles mentaux, tels que la dépression et l’anxiété, augmentent également le risque de développer un diabète de type 2.
  • Le diabète ou d’autres troubles métaboliques sont également associés à un risque accru de dépression et d’anxiété.
  • Les interventions nutritionnelles contribuent à résoudre ces deux types de problèmes de santé métabolique et mentale.

Analyses de la littérature sur les interactions nutrition-santé

Les résultats de ces analyses mettent en évidence le rôle central des choix alimentaires dans la réduction non seulement du risque métabolique, mais aussi des risques associés à la santé mentale. Les chercheurs soulignent que ces associations devraient être mieux intégrées dans les pratiques médicales et éclairer les politiques de santé publique ainsi que les recommandations nutritionnelles.

Dans une perspective plus large, cela impliquerait de donner à chacun les moyens de faire des choix alimentaires éclairés et bénéfiques pour la santé, contribuant ainsi à la prévention du diabète, une priorité de santé publique, tout en favorisant une meilleure santé mentale au sein de la population générale.

Alimentation recommandée pour le bien-être mental

Quant à l’alimentation recommandée pour le bien-être mental, la consommation d’aliments riches en fruits et légumes frais, en grains entiers, en protéines maigres et en produits laitiers faibles en gras est associée à des avantages pour la santé métabolique et mentale. À l’inverse, un régime riche en aliments transformés a incontestablement des effets négatifs, augmentant la susceptibilité aux troubles métaboliques et mentaux.

De plus, le régime “idéal” pour la santé mentale devrait être riche en nutriments essentiels tels que les acides gras oméga-3, la vitamine D, la vitamine E, la vitamine B6, la vitamine B12, le folate, le sélénium, le chrome et le magnésium, des éléments tout aussi cruciaux pour l’équilibre métabolique. En conclusion, les auteurs soulignent que le bien-être global passe par une alimentation équilibrée.

Source: Nutrients 23 Sept, 2023 DOI : 10.3390/nu15194226 Key Nutrients for Optimal Blood Glucose Control and Mental Health in Individuals with Diabetes : A Review of the Evidence