Lorsqu’un aliment n’apporte rien à votre corps en termes de nutrition, il lui est nocif. Il va alors déclencher son mécanisme de défense immunitaire pour éliminer au plus vite ces aliments qui peuvent impacter le fonctionnement de l’organisme. Le problème, c’est que lorsque votre corps est attaqué, vos cellules se détériorent et se renouvellent difficilement si l’inflammation devient chronique, causant ainsi un vieillissement général de votre organisme. Alors comment inverser les rôles et découvrir les effets de l’alimentation anti-inflammatoire sur le vieillissement ? Vous risquez d’être bluffé !

Comment lutter contre le vieillissement ?

Pourquoi une alimentation anti-inflammatoire ?

L’alimentation peut être à l’origine de nombreuses pathologies. De nos jours, nous consommons énormément de produits qui ne répondent pas à nos besoins énergétiques. En plus de cela, nous les sur-consommons au lieu de se restreindre à une quantité raisonnable nécessaire pour le bon fonctionnement de notre organisme.

Dès lors que notre corps reçoit des aliments qu’il n’assimile pas bien ou qui ne lui sont d’aucune utilité pour avoir de l’énergie, il se défend contre ces corps étrangers. Le processus d’inflammation est alors déclenché au niveau du tube digestif qui est censé filtrer les mauvaises bactéries et guider les aliments néfastes à travers l’organisme.

Le problème, c’est que lorsqu’elle est trop souvent déclenchée, l’inflammation se retourne contre votre système de défense. Elle devient chronique. Le tube digestif est alors victime de cette inflammation favorisant ainsi l’hyperperméabilité intestinale.

À partir de là, il n’y a plus barrière intestinale. Les bactéries et autres agents pathogènes peuvent s’infiltrer plus facilement et détériorer vos parois. Par conséquent, une mauvaise alimentation peut favoriser la maladie de Crohn, un syndrome de l’intestin irritable, une rectocolite hémorragique (RCH) ou encore d’autres Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI).

Quelles conséquences de l’alimentation inflammatoire sur le vieillissement ?

Bien entendu, ce ne sont pas les seuls facteurs aggravants. On compte aussi le tabac, le stress, le manque de sommeil, l’environnement extérieur et d’autres causes.

Mais dans cet article, nous allons nous concentrer sur les effets de l’alimentation inflammatoire sur le vieillissement.

Lorsque l’organisme reçoit une trop grosse charge d’aliments peu sains pour la santé, il doit solliciter de nombreux organes pour les évacuer : le pancréas, le foie ou encore les reins. Cette surcharge peut provoquer un épuisement des organes.

De plus, le but de l’inflammation est de barrer la route aux radicaux libres oxydants contenus dans les aliments néfastes pour la santé. Si on parle de pouvoir « oxydant », c’est parce qu’ils provoquent une privation d’oxygène sur vos cellules. On parle alors d’asphyxie cellulaire ou de stress oxydant (1).

Au quotidien, les cellules meurent et se régénèrent et elles sont notamment très sollicitées lors de l’inflammation. Ce sont les cellules qui permettent à votre corps de cicatriser. Mais lorsque les radicaux libres sont trop présents, elles ne peuvent plus assurer leur mission.

Au fur et à mesure du vieillissement naturel de notre corps, l’inflammation augmente.

En plus d’un épuisement des fonctions de vos organes, ce vieillissement peut être accéléré si vos cellules n’effectuent plus leur mission de régénérescence.

En plus des pathologies physiques que peuvent provoquer un régime inflammatoire, ce dernier peut également être à l’origine d’un déclin cognitif comme la démence (2).

C’est quoi une alimentation anti-inflammatoire ?

Selon les résultats de l’Epimad, le plus grand registre au monde des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, près de 200 000 malades ont été recensés en 2017 en France. En Europe, ce sont près de 2,5 millions de personnes qui sont concernés par les MICI.

Cela montre qu’il est urgent d’agir pour éviter que ces chiffres n’augmentent.

Le problème des maladies inflammatoires chroniques, c’est que les symptômes peuvent être soit invisibles, soit assez banales. Des douleurs abdominales ou au niveau des articulations, de la fatigue, une perte de poids, de la fièvre, on ne se doute pas qu’il est question d’une maladie inflammatoire chronique.

C’est pour cette raison qu’elle est souvent appelée la tueuse silencieuse. Alors pour éviter d’avoir affaire aux conséquences désastreuses d’un dérèglement de votre organisme, le mieux est d’adopter au plus vite un nouveau mode de vie alimentaire.

L’alimentation anti-inflammatoire sur le vieillissement est donc un moyen efficace de contrer ces effets. Il permet de renforcer le système immunitaire ainsi que la résistance de votre métabolisme tout en limitant l’oxydation de vos cellules.

Quels sont les aliments les plus anti-inflammatoires ?

La base d’un régime anti-inflammatoire est d’opter pour un schéma alimentaire sain et équilibré. Il doit donc être composé de bonnes fibres, de bonnes protéines, de bonnes graisses (dont les Oméga-3), et de bons minéraux pour apporter à votre corps tous les éléments nutritifs dont il a besoin.

Ainsi on élimine les produits transformés pour se tourner vers ce qui est naturel pour le corps et donc majoritairement ce qui est végétal. Le meilleur régime anti-inflammatoire pour renforcer les défenses immunitaires contiendra alors des aliments sains comme des fruits et des légumes qui sont riches en antioxydants. Ils aideront à stopper le vieillissement prématuré cellulaire.

saumon poisson gras

On compte aussi sur les poissons gras, les huiles végétales (olive, colza, lin, noix, chanvre, etc) et les fruits oléagineux (noix, amandes, noisettes, etc) qui sont une bonne source d’oméga-3. Les Oméga-3 sont particulièrement efficaces parce qu’ils maintiennent ce qui est appelé la télomérase. Ils sont donc assez recommandés dans le cadre d’une alimentation anti-inflammatoire pour le vieillissement (3).

La télomérase est « une enzyme essentielle qui maintient la stabilité des génomes en ajoutant des séquences répétées aux extrémités 3′ des chromosomes : les télomères ». Au contact du stress et au fur et à mesure des années, ces derniers ont tendance à se raccourcir. Une étude a permis de mettre en évidence le fait que les oméga-3 aident à maintenir leur taux à des niveaux stables même après un stress aigu (4).

De la même façon, les herbes, les épices (et surtout le curcuma !), le thé vert et l’eau sont les meilleurs aliments qui doivent être intégrés à un régime anti-inflammatoire.

Afin d’éviter les plats préparés qui ont une grande teneur en sucres raffinés, le mieux est de cuisiner soi-même ses plats.

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Quels sont les aliments qui provoquent l’inflammation ?

Depuis l’époque paléolithique, un certain nombre de produits ont fait leur apparition. En plus des nouvelles méthodes de conservation, de cuisson et de préparation, de nouveaux aliments se sont fait leur place dans notre alimentation.

Le problème, c’est que des nouvelles substances comme les produits chimiques et les conservateurs également. Ainsi, tout ce qui fait partie de l’alimentation moderne n’est pas adapté à notre corps et accélère même le processus de vieillissement en attaquant les cellules.

On compte parmi les aliments qui provoquent l’inflammation :

  • Les sucres raffinés (aliments à index glycémique élevé) car ils ne contiennent pas de bons glucides et qui sont riches en produits acidifiants (sucre blanc, roux, chocolat au lait, bonbons, gâteaux, pâtisseries, biscuits industriels, etc).
  • Les aliments frits ou surcuits (5)
  • Les céréales modernes contiennent du gluten car celui-ci provoque une perméabilité intestinale (blé, avoine, seigle, épeautre, etc).
  • Les huiles raffinées et riches en Oméga-6 (tournesol, maïs, palme, arachide, etc).
  • La viande rouge possède un sucre toxique, le NEU5Gc qui favorise l’inflammation (5).
  • Les boissons gazeuses, l’alcool et les jus de fruits.
  • Les produits laitiers.
  • Les plats préparés ou cuisinés car ils sont très riches en produits chimiques et en sucres.

Comment lutter contre le vieillissement ?

La prise d’âge du corps est un processus assez normal de la vie. Mais il vrai qu’avec de mauvaises habitudes alimentaires ou un rythme de vie assez peu sain pour la santé, ce dernier peut s’accélérer. Dans certains cas, c’est la peau qui communique avec vous pour vous faire comprendre qu’il y a un dysfonctionnement. Dans d’autres cas, des maladies vont directement vous faire comprendre que vos défenses immunitaires ne peuvent plus assurer leur fonction.

Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’il existe des solutions pour inverser l’effet et voire même diminuer les réactions inflammatoires dans votre métabolisme. Cela passe par un nouveau type de nutrition, mais peut aussi s’étendre à d’autres actions.

Quels sont les aliments qui font rajeunir ?

Étant donné que les réactions inflammatoires sont la cause d’un vieillissement cellulaire, il est possible d’opter pour un rythme alimentaire composé d’éléments qui limitent l’oxydation. Une alimentation anti-inflammatoire qui permet de lutter contre ce phénomène est notamment composée de phytonutriments, de fibres et surtout d’antioxydants.

Les aliments qui sont riches en antioxydants seront vos meilleurs alliés pour rajeunir. On compte parmi eux :

  • Les fruits rouges (raisin, mûre, myrtille, fraise, framboise, etc) car ils contiennent des polyphénols et notamment le resvératrol. Une étude a permis de mettre en évidence le fait que la présence de cet antioxydant permettait d’allonger les télomères et de régénérer les cellules (7). On retrouve également cette substance dans le vin. Les fruits sont notamment riches en vitamine C, en fibres et en Calcium.
  • Les fruits et les légumes oranges (carotte, citrouille, patate douce, orange, melon, abricots, etc) car ils contiennent des caroténoïdes et des bêta-carotènes. Ce sont des pigments végétaux qui donnent leur couleur orange aux aliments et qui améliore la lutéine et la zéaxanthine qui sont deux antioxydants présents naturellement dans la peau (8).
  • Les légumes verts (épinard, choux de Bruxelles, brocoli) contiennent également des pigments de lutéine et de zéaxanthine. Ils permettent le ralentissement de l’oxydation de la peau ainsi que du risque de développer des maladies des yeux dont la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge (9).
  • Le thé vert fait partie des meilleurs anti-inflammatoires et antioxydants notamment grâce à l’EGCG (épigallocatéchine-3-0-gallat). Un polyphénol qui réduit les risques de maladies inflammatoires de l’intestin, les maladies neurologiques et les cancers (10). On retrouve également cette substance dans le gingembre qui agit aussi comme agent de détoxication.
  • Le curcuma est un défenseur efficace contre les radicaux libres. On compare son effet au resvératrol en expliquant que celui du curcuma est bien plus puissant. Malgré les maladies de civilisation que nous subissons à cause de l’alimentation moderne, le curcuma aide à améliorer la longévité et notamment au niveau du système nerveux.
  • Les acides gras oméga-3 (poisson gras) ont été évoqués en début d’article pour leur effet sur la télomérase. L’huile d’olive, de colza, de lin, de noix, de chanvre, les fruits oléagineux (noix, amandes, noisettes) et les poissons gras (saumon, thon, maquereau, sardine) sont donc recommandés dans le cadre d’un régime anti-inflammatoire qui évite l’oxydation.
  • Les tomates, comme le pamplemousse ou la pastèque, contiennent ce qui est appelé du lycopène. Appartenant à la famille des caroténoïdes, cette substance est responsable de la couleur rouge des aliments. Plusieurs études tendent à montrer que le lycopène permettait de lutter contre les toxines chimiques et naturelles présentes dans l’environnement (11), qu’il agissait comme antioxydant naturel (12) et qu’il pouvait même réduire le risque de développer la maladie de Parkinson (13).
  • L’avocat est également riche en lutéine et en vitamine. Une étude a notamment mis en évidence le fait qu’une consommation d’avocats pendant plusieurs semaines permettait d’améliorer les capacités cognitives chez les personnes en surpoids (14). De plus, les capacités antioxydantes de l’avocat sont nombreuses et ont un effet puissant contre les maladies dégénératives liées à l’âge (15).

Sources :

(1) Reactive oxygen species and oxidative stress.Camille Migdal et Mireille Serres. Med Sci (Paris). Volume 27, Number 4, Avril 2011

(2) Diet Inflammatory Index and Dementia Incidence. A population-Based Study. Sokratis Charisis, Eva Ntanasi, Mary Yannakoulia, Costas A. Anastasiou, Mary H. Kosmidis, Efthimios Dardiotis, AntoniosN. Gargalionis, Kostas Patas, Stylianos Chatzipanagiotou, Ioannis Mourtzinos, Katerina Tzima,Georgios Hadjigeorgiou, Paraskevi Sakka, Dimitrios Kapogiannis, Nikolaos Scarmeas. Neurology Dec 2021.

(3) Telomerase biogenesis: a journey to the end of chromosomes. Franck Gallardo et Pascal Chartrand. Med Sci (Paris). Volume 25, Number 3, Mars 2009.

(4) Madison, Annelise A et al. “Omega-3 supplementation and stress reactivity of cellular aging biomarkers: an ancillary substudy of a randomized, controlled trial in midlife adults.” Molecular psychiatry vol. 26,7 (2021): 3034-3042.

(5) Qin P, Zhang M, Han M, et al. Fried-food consumption and risk of cardiovascular disease and all-cause mortality: a meta-analysis of observational studies. Heart 2021;107:1567-1575.

(6) Peri S, Kulkarni A, Feyertag F, Berninsone PM, Alvarez-Ponce D. Phylogenetic Distribution of CMP-Neu5Ac Hydroxylase (CMAH), the Enzyme Synthetizing the Proinflammatory Human Xenoantigen Neu5Gc. Genome Biol Evol. 2018 Jan 1;10(1):207-219.

(7) Latorre, E., Birar, V.C., Sheerin, A.N. et al. Small molecule modulation of splicing factor expression is associated with rescue from cellular senescenceBMC Cell Biol 18, 31 (2017).

(8) Palombo P, Fabrizi G, Ruocco V, Ruocco E, Fluhr J, Roberts R, Morganti P. Beneficial long-term effects of combined oral/topical antioxidant treatment with the carotenoids lutein and zeaxanthin on human skin: a double-blind, placebo-controlled study. Skin Pharmacol Physiol. 2007;20(4):199-210.

(9) Jia YP, Sun L, Yu HS, Liang LP, Li W, Ding H, Song XB, Zhang LJ. The Pharmacological Effects of Lutein and Zeaxanthin on Visual Disorders and Cognition Diseases. Molecules. 2017 Apr 20;22(4):610.

(10) Beng San Yeo, Rodrigo Aguilera Olvera, Vishal Singh, Bina Joe, Joshua D.Lambert, Matam Vijay-Kumar. Epigallocatechin-3-Gallate Inhibition of Myeloperoxidase and Its Counter-Regulation by Dietary Iron and Lipocalin 2 in Murine Model of Gut Inflammation. The American Journal of Pathology. 2016 Apr 1.

(11) Hedayati N, Naeini MB, Nezami A, Hosseinzadeh H, Wallace Hayes A, Hosseini S, Imenshahidi M, Karimi G. Protective effect of lycopene against chemical and natural toxins: A review. Biofactors. 2019 Jan;45(1):5-23.

(12) Karahan I, Ateşşahin A, Yilmaz S, Ceribaşi AO, Sakin F. Protective effect of lycopene on gentamicin-induced oxidative stress and nephrotoxicity in rats. Toxicology. 2005 Nov 15;215(3):198-204.

(13) Prema A, Janakiraman U, Manivasagam T, Thenmozhi AJ. Neuroprotective effect of lycopene against MPTP induced experimental Parkinson’s disease in mice. Neurosci Lett. 2015 Jul 10;599:12-9.

(14) Caitlyn G.Edwards, Anne M.Walk, Sharon V.Thompson, Ginger E.Reeser, John W.ErdmanJr, Nicholas A.Burd, Hannah D.Holscher, Naiman A.Khan. Effects of 12-week avocado consumption on cognitive function among adults with overweight and obesity. International Journal of Psychophysiology. February 2020, Volume 148, Pages 13-24.

(15) Bhuyan, Deep Jyoti et al. The Odyssey of Bioactive Compounds in Avocado (Persea americana) and Their Health BenefitsAntioxidants (Basel, Switzerland) vol. 8,10 426. 24 Sep. 2019,