Jeûne intermittent : un allié insoupçonné pour booster la libido ?
Le jeûne intermittent, cette pratique alimentaire adoptée pour ses nombreux bienfaits sur la santé, pourrait bien cacher un avantage inattendu : une influence positive sur la libido.
Cette révélation, issue d’une étude récente menée par l’équipe du Dr Dan Ehninger au Centre allemand pour les maladies neurodégénératives (DZNE), explore les liens entre restriction alimentaire, sérotonine, et comportement sexuel, mais attention, les conclusions proviennent d’expériences menées sur des souris.
Une découverte surprenante : des souris plus prolifiques grâce au jeûne
Tout a commencé avec une observation fortuite : des souris mâles âgées, soumises à des cycles de jeûne de 24 heures, ont montré une fertilité inattendue, produisant un nombre record de descendants. Intrigués, les chercheurs ont approfondi les mécanismes sous-jacents.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce phénomène n’était pas lié à une amélioration directe des organes reproducteurs ou des taux hormonaux comme la testostérone. En réalité, le jeûne a modifié leur comportement : ces souris jeûneuses multipliaient les contacts sexuels.
Le rôle clé de la sérotonine : un neurotransmetteur inhibiteur
Cette augmentation du comportement sexuel semble liée à un changement dans les niveaux de sérotonine, un neurotransmetteur connu pour ses effets inhibiteurs sur le comportement sexuel. Lors de périodes prolongées de jeûne, les taux de sérotonine chutent en raison d’un manque de tryptophane, un acide aminé essentiel que le corps ne peut produire seul.
En réduisant l’apport calorique, le jeûne diminue également les réserves de tryptophane, entraînant une baisse de la sérotonine et un comportement décrit par les chercheurs comme « sexuellement désinhibé ».
Une pratique aux effets durables ?
L’effet ne se manifeste toutefois qu’après un jeûne prolongé. Chez les souris jeunes ayant commencé le jeûne intermittent dès l’âge de 2 mois, ce comportement persiste sur le long terme.
En revanche, des souris n’ayant pratiqué que quelques semaines de jeûne ne montrent pas de changements significatifs. Ces résultats suggèrent qu’une adaptation progressive pourrait être nécessaire pour bénéficier de cet effet.
Une opportunité thérapeutique pour l’Homme ?
Si ces résultats sont prometteurs, leur transposition à l’Homme reste hypothétique. Cependant, ils ouvrent des perspectives intéressantes pour traiter naturellement la baisse de libido, en particulier chez les adultes plus âgés. La réduction calorique et les cycles de jeûne pourraient agir comme une solution complémentaire ou alternative aux traitements pharmacologiques actuels.
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Comprendre les mécanismes biologiques
Le rôle central du tryptophane et de la sérotonine met en lumière l’importance de l’alimentation dans la régulation des comportements sexuels. En ajustant les niveaux de neurotransmetteurs, le jeûne intermittent influence directement les signaux cérébraux responsables de la libido.
Cela pourrait également expliquer pourquoi certaines personnes rapportent une amélioration de leur bien-être général et de leur énergie sexuelle lorsqu’elles adoptent ce mode de vie alimentaire.
Comment mettre en place le jeûne intermittent ?
Pour intégrer le jeûne intermittent, il est essentiel de consulter un professionnel de santé, surtout si vous avez des antécédents médicaux ou si vous prenez des médicaments.
Commencez par des cycles légers, comme le jeûne 16/8 (16 heures de jeûne pour 8 heures de repas), avant de tenter des jeûnes plus longs. Pendant les périodes d’alimentation, privilégiez des aliments riches en nutriments pour soutenir l’équilibre global de votre organisme.
Ce qu’il faut retenir :
- Le jeûne intermittent pourrait stimuler la libido en abaissant les niveaux de sérotonine.
- Ce phénomène est observé après un jeûne prolongé et régulier.
- L’effet repose sur une réduction du tryptophane, essentiel à la synthèse de la sérotonine.
- Les résultats prometteurs chez la souris ouvrent des pistes pour l’Homme.
- Une pratique encadrée et progressive est nécessaire pour tester ces bienfaits.
Source : Xie K, Wang C, Scifo E, Pearson B, Ryan D, Henzel K, Markert A, Schaaf K, Mi X, Tian X, Jia J, Wang M, Bonn S, Schölling M, Möhl C, Bano D, Zhou Y, Ehninger D. Intermittent fasting boosts sexual behavior by limiting the central availability of tryptophan and serotonin. Cell Metab. 2025 Mar 25:S1550-4131(25)00104-4. doi: 10.1016/j.cmet.2025.03.001. Epub ahead of print. PMID: 40157367.
