Les capacités physiques et leur rôle clé dans la prédiction de la démence
Avec le vieillissement rapide des populations, il devient crucial d’anticiper les pertes d’indépendance et d’autonomie liées à l’âge.
Une nouvelle recherche souligne l’importance des capacités physiques et cognitives comme meilleurs prédicteurs de la démence, notamment de la maladie d’Alzheimer. Mais ce qui étonne, c’est la faible utilisation des tests cognitifs disponibles, malgré leur importance dans la détection précoce et la prévention.
L’importance cruciale des tests cognitifs
La détection précoce est essentielle dans la prise en charge des maladies neurodégénératives. Les traitements actuels, bien qu’imparfaits, sont plus efficaces lorsqu’ils sont administrés à un stade initial. Pourtant, seulement 16 % des personnes âgées de 65 ans ou plus bénéficient d’une évaluation cognitive lors de consultations médicales de routine.
Les experts indiquent que si ces tests étaient gratuits et facilement accessibles, leur adoption augmenterait considérablement. En conséquence, les professionnels de santé pourraient mieux identifier les patients à risque et proposer des mesures préventives adaptées.
Une analyse approfondie des facteurs de risque
Une étude majeure réalisée par l’équipe RAND a examiné les données de 20 000 participants pour identifier les principaux facteurs de risque de la démence. Les résultats mettent en évidence des éléments cruciaux :
- Mode de vie : Le manque d’exercice, l’obésité et une absence d’activités de loisirs à 60 ans augmentent significativement les risques.
- Statut socio-économique : Un niveau éducatif ou professionnel inférieur est également un facteur déterminant.
- Capacités cognitives à l’âge adulte : Les performances cognitives à un âge mûr sont un indicateur clé.
- Origine ethnique : Après prise en compte de l’éducation et du revenu, l’origine ethnique n’apparaît plus comme un facteur de risque.
Ces résultats offrent de nouvelles pistes aux professionnels de santé pour cibler les interventions. Selon Peter Hudomiet, économiste à la RAND, il est possible d’agir sur plusieurs de ces facteurs pour ralentir le déclin cognitif.

Diagnostic et sensibilisation : un rôle central
Une deuxième étude s’est intéressée aux comportements des patients après un diagnostic de démence. Les résultats montrent que 25 % des personnes récemment diagnostiquées sollicitent une aide financière auprès de leurs enfants, contre seulement 2 % des patients présentant un déclin cognitif mais sans diagnostic officiel.
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Cependant, de nombreuses personnes prennent des mesures préventives avant même de recevoir un diagnostic clinique. Cela souligne la nécessité de sensibiliser davantage à l’importance de ces tests pour maximiser les chances d’intervenir à temps.
Les obstacles à l’évaluation cognitive
Un dernier point crucial réside dans l’accessibilité des tests cognitifs. Le coût élevé des consultations et des suivis est un frein majeur. De plus, le manque de traitements révolutionnaires dissuade certains patients de demander de l’aide. Pourtant, une enquête révèle que 60 % des personnes interrogées opteraient pour une thérapie si cela leur permettait de préserver leur autonomie.
Ces chiffres mettent en lumière l’urgence d’élargir l’accès aux évaluations cognitives. En identifiant rapidement les patients à risque, il serait possible d’optimiser l’efficacité des traitements actuels et de préparer le terrain pour les futures innovations médicales.

Ce qu’il faut retenir
- Les capacités physiques et cognitives sont des prédicteurs fiables de la démence.
- Les tests cognitifs sont sous-utilisés malgré leur rôle crucial dans la détection précoce.
- Les facteurs de risque incluent le mode de vie, le statut socio-économique et les performances cognitives à l’âge adulte.
- L’accessibilité financière reste le principal obstacle à une évaluation généralisée.
- Une intervention précoce est essentielle pour maximiser les chances de préserver l’autonomie des patients.
Source : Aschwanden D, Aichele S, Ghisletta P, Terracciano A, Kliegel M, Sutin AR, Brown J, Allemand M. Predicting Cognitive Impairment and Dementia: A Machine Learning Approach. J Alzheimers Dis. 2020;75(3):717-728. doi: 10.3233/JAD-190967. PMID: 32333585; PMCID: PMC7934087.
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