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Le manque de sommeil est un problème majeur qui affecte de nombreux travailleurs de nuit, notamment dans le secteur de la santé. Une récente étude menée par l’hôpital universitaire de Haukeland en Norvège met en évidence un lien direct entre les horaires décalés, la privation de sommeil et une augmentation significative du risque d’infections.

Ces nouvelles conclusions soulignent l’importance d’une meilleure gestion des horaires de travail pour préserver la santé des soignants et améliorer la qualité des soins.

Le lien entre travail de nuit et système immunitaire affaibli

Le travail posté est devenu incontournable dans plusieurs secteurs, notamment celui de la santé, mais il perturbe profondément l’horloge biologique.

L’étude menée sur plus de 1 300 infirmières révèle que le manque de sommeil lié aux quarts de nuit altère la réponse immunitaire, ce qui augmenter ainsi la fréquence des infections.

Les résultats montrent une corrélation dose-dépendante entre la réduction du sommeil et la vulnérabilité aux infections. Plus le déficit de sommeil est important, plus le risque d’infections telles que le rhume, la bronchite ou les infections gastro-intestinales augmente.

Une infirmière dormant entre une et deux heures de moins que nécessaire voit son risque de contracter un rhume augmenter de 33 %, tandis qu’un déficit de plus de deux heures double ce risque.

Comment le travail de nuit impacte la santé !

Pourquoi le manque de sommeil favorise-t-il les infections ?

Le sommeil joue un rôle clé dans le bon fonctionnement du système immunitaire. Il permet la régénération des cellules immunitaires et la production d’anticorps nécessaires pour lutter contre les agents pathogènes. Lorsque le sommeil est insuffisant, l’organisme peine à se défendre contre les infections, ce qui expose davantage les soignants aux maladies.

En outre, les horaires de travail irréguliers induisent un dérèglement du rythme circadien, ce qui perturbe la sécrétion de mélatonine et d’autres hormones essentielles au maintien de l’immunité.

Ce déséquilibre entraîne une augmentation du stress oxydatif et une inflammation chronique, affaiblissant davantage les défenses naturelles de l’organisme.

Les conséquences pour les soignants et les patients

Le risque accru d’infections chez les soignants ne concerne pas seulement leur propre santé, mais aussi celle des patients. Une infirmière malade est plus susceptible de transmettre des agents infectieux à ses patients, compromettant ainsi la qualité des soins.

De plus, l’absentéisme accru dû aux maladies renforce la pression sur les équipes en sous-effectif, créant un cercle vicieux difficile à briser.

En conséquence, l’étude souligne la nécessité d’une meilleure organisation des quarts de travail pour protéger la santé des soignants et optimiser la prise en charge des patients. Une réduction du nombre de quarts de nuit consécutifs et une période de récupération adéquate entre les rotations sont essentielles pour limiter les effets délétères du manque de sommeil.

Travail de nuit : un danger pour la santé

Quelles solutions pour atténuer ces effets négatifs ?

Pour commencer, créer un environnement propice au sommeil est essentiel pour les travailleurs de nuit, car leur repos se fait souvent en pleine journée, lorsque la lumière naturelle peut perturber leur rythme.

Installer des rideaux occultants épais dans la chambre bloque efficacement les rayons du soleil, tandis qu’un masque pour les yeux ajoute une couche supplémentaire de protection si la lumière passe encore à travers les interstices.

Le calme joue aussi un rôle clé : une pièce silencieuse, loin des bruits extérieurs comme la circulation ou les conversations, favorise un endormissement rapide.

Si le silence total est impossible, des bouchons d’oreilles ou une machine à bruit blanc peuvent atténuer les perturbations sonores. Cet espace sombre et tranquille imite les conditions naturelles de la nuit, aidant le corps à comprendre qu’il est temps de se reposer.

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Ensuite, maintenir un horaire de sommeil régulier représente une stratégie fondamentale pour stabiliser l’horloge biologique, souvent mise à rude épreuve par les shifts de nuit. Cela signifie aller au lit et se lever à la même heure chaque jour, y compris pendant les congés ou les jours de repos. Par exemple, si quelqu’un finit son travail à 6h du matin, il pourrait décider de dormir de 7h à 15h systématiquement. Cette constance évite au corps de se retrouver en décalage permanent, ce qui peut arriver si les heures de sommeil changent constamment.

Au fil du temps, cette routine permet à l’organisme de mieux anticiper les périodes de repos, rendant l’endormissement plus naturel et le sommeil plus réparateur.

Limiter la consommation de caféine en fin de shift constitue une autre mesure importante, car cette substance stimule le système nerveux et peut empêcher de s’endormir facilement, même quand la fatigue se fait sentir.

>> voir : Le CAFÉ est-il BON ou MAUVAIS pour la santé

Par exemple, si un travailleur prend un café à 4h du matin pour tenir jusqu’à la fin de son poste à 6h, les effets peuvent persister plusieurs heures, repoussant le sommeil jusqu’à midi ou plus tard. Une bonne habitude serait de couper la caféine au moins quatre à six heures avant l’heure prévue du coucher, en la remplaçant par de l’eau ou une tisane sans théine. Cela donne au corps le temps d’éliminer la caféine et de se préparer à un repos de qualité.

Faire une courte sieste avant de commencer le travail peut également apporter un soutien précieux pour lutter contre la fatigue accumulée.

Une sieste de 20 à 30 minutes, prise dans l’après-midi ou en début de soirée avant un shift de nuit, recharge l’énergie sans plonger dans un sommeil profond qui laisserait une sensation de lourdeur au réveil. Par exemple, un travailleur qui commence à 22h pourrait dormir de 18h à 18h30.

Cette pause rapide améliore la vigilance pendant la nuit et compense partiellement le manque de sommeil nocturne, tout en étant assez courte pour ne pas perturber le repos principal qui suivra le shift.

En ce qui concerne la santé, manger des repas équilibrés à des heures fixes aide à maintenir un métabolisme stable, souvent désorganisé par les horaires inversés. Les travailleurs de nuit peuvent être tentés de grignoter des aliments riches en sucres ou en mauvaise graisses pendant leurs pauses, mais cela risque de fatiguer l’organisme et d’augmenter les chances de problèmes comme le diabète ou les troubles digestifs.

Préparer à l’avance des repas riches en légumes, protéines maigres et céréales complètes, puis les consommer à des moments réguliers – par exemple un dîner léger à 20h avant le shift et un petit-déjeuner à 6h30 après – permet de nourrir le corps de manière saine. Boire suffisamment d’eau tout au long de la nuit évite aussi la déshydratation, qui peut aggraver la fatigue et affaiblir les défenses immunitaires.

Enfin, gérer l’exposition à la lumière joue un rôle crucial pour réguler l’horloge interne, ou rythme circadien, qui contrôle le cycle veille-sommeil. Pendant le travail, s’exposer à une lumière vive, comme celle d’une lampe de bureau puissante ou d’un éclairage artificiel intense, signale au cerveau qu’il doit rester éveillé et alerte.

À l’inverse, une fois le shift terminé, éviter les écrans (téléphones, tablettes, ordinateurs) au moins une heure avant de dormir est bénéfique, car leur lumière bleue inhibe la production de mélatonine, l’hormone du sommeil.

Porter des lunettes bloquant la lumière bleue ou utiliser des filtres sur les appareils peut aussi aider si l’évitement total des écrans est difficile. En rentrant chez soi, des lunettes de soleil sombres, surtout par une matinée ensoleillée, limitent l’exposition à la lumière du jour et facilitent la transition vers le repos.

Ces ajustements demandent un peu de discipline et de patience, car le corps met du temps à s’habituer à un rythme inversé. Cependant, en combinant ces différentes approches – un environnement adapté, des horaires fixes, une gestion de la caféine, des siestes stratégiques, une alimentation saine et une maîtrise de la lumière –, les travailleurs de nuit peuvent progressivement améliorer la qualité de leur sommeil et renforcer leur résistance aux maladies.

Chaque petit changement compte et contribue à un meilleur équilibre global !

Ce qu’il faut retenir

  • Un manque de sommeil, notamment chez les travailleurs de nuit, affaiblit le système immunitaire et augmente le risque d’infections.
  • Une étude norvégienne montre que les infirmières avec un déficit de sommeil important ont un risque d’infections multiplié par deux.
  • Le dérèglement du rythme circadien entraîne une production hormonale déséquilibrée et une inflammation accrue.
  • La qualité des soins est impactée par l’absentéisme accru des soignants malades.
  • Une meilleure organisation des horaires et des stratégies de récupération sont essentielles pour protéger la santé des soignants et des patients.

Source : Chronobiology International 10 March, 2025 DOI:10.1080/07420528.2025.2455147

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