Il y aurait tellement de choses à dire sur le café tant il est complexe, qu’un livre ne suffirait pas.
Nous allons ici orienter cet article par rapport à la santé et tenter d’offrir une meilleure compréhension et quelques outils pour que chacun puisse choisir et déguster son café comme il le souhaite.
Alors, Le café est-il bon ou mauvais pour la santé ?

Si le sujet intéresse, on pourra développer l’histoire, les différentes origines, les saveurs et les mélanges dans un autre article.

Le café reste de loin la matière première agricole la plus exploité et la plus échangée sur le marché, au point qu’on peut la trader en bourse. Il talonne d’ailleurs le pétrole de prés et il est la seconde boisson la plus utilisée après l’eau.
On l’appelle d’ailleurs : «  l’or vert ».

Mais nous allons voir qu’il peut y avoir de fortes dérives que l’on retrouve d’ailleurs dans le cacao, le blé, etc…
A ce propos, le café est très proche du cacao dans la transformation et la torréfaction.

Dans cet article, on va définitivement tuer le mythe qui dit que le café est mauvais pour la santé.

1 –  Variétés et types de cafés

Il existe 2 grandes variétés de café. Le robusta et l’Arabica.
Le Robusta, principalement produit en Afrique, et en Inde, dont le Vietnam qui produit 90% de robusta sur toute sa culture du café.
Le Robusta n’a que peu d’intérêt gustatif. C’est une variété très riche en caféine, avec un gout plutôt amer et corsé.

La variété Arabica propose des cafés beaucoup plus fins, variés et prononcés. On y trouvera également des parfums, des arômes, et très peu d’amertume.
L’origine principale est l’Amérique Latine, mais on trouve d’excellents Arabicas en Afrique et en Asie ( plus rare ).
En effet, la région, le climat et le type des sols vont fortement impacter les saveurs du café.

D’ailleurs. Saviez-vous qu’il existe dans la région de Minas, au Brésil, un café iodé très prisé culturellement par les régions minières du Pas de Calais où les gens ont toujours l’habitude de consommer ce café ? C’est un café qui, de par sa situation géographique, est chargé en iode, et il est de ce fait légèrement torréfié. C’est donc un café à la couleur très claire, comparé à nos cafés couleur « robe de moine » comme on l’appelle dans le jargon du café.
 Certains vous dirons qu’il a un gout de tabac blond, d’autres, qui n’ont pas l’habitude de ce café vont l’apparenter à un médicament.
Il n’est pas surprenant que les gens aient des renvois en le goutant la première fois. Déjà au nez, cette comparaison à un médicament fait sens.
C’est le café Minas.

Revenons à nos variétés.
Il est intéressant de savoir que le café, d’origine Africaine, a développé des qualités gustatives très intéressantes lorsqu’il a été exporté en Amérique latine, s’adaptant très rapidement au climat et au sol latin.
Dans chaque variété, il y a des sous-catégories de qualité.
Prenons l’exemple d’un café d’origine du Pérou.
Nous savons qu’en fonction du climat, le café n’auras pas la même évolution, et donc le même gout d’une année sur l’autre, même si globalement, c’est maitrisé.

En effet, un café issu d’Amérique latine offrira d’avantages de saveurs fruitées alors que ceux d’Afrique seront beaucoup plus florale. Et le climat influenscera ces propriétés en fonction de l’humidité, de la chaleur, de l’implantation géographique ( plus le café pousse en altitude, plus il développera des arômes gustatifs intéressants ), etc…
Tout comme le cacao.

Le café comporte plus de 800 composés organoleptiques, deux fois plus que du vin.
A partir de ce moment, il est aisé de comprendre que l’on peut toucher n’importe quel public, de l’amateur au passionné.
Et cela nous amène à la conclusion de ce chapitre sur les variétés de café.

Nous avons dit que le café dépendait de l’origine, du climat et de la terre.
Il existe une sous-catégorie, appelée «  grade ».
Pour le consommateur qui n’est pas curieux, c’est un point difficile à trouver, voire impossible dans les cafés vendus en grandes surfaces.
Gardons en exemple notre café du Pérou.

Selon la qualité des grains, du climat de telle ou telle année, mais également des négociations pécuniaires, puisqu’il faut bien vendre, le café va se diviser en 6 grades.
Et là, je vous demande d’être attentif, parce que dans le chapitre « le café industriel », j’y fais référence, en rapport du prix.
Les grades vont de 1 à 6.
Pour faire simple, le grade 1 sera un café de qualité, cueilli à la main, en respectant le caféier, le café sera séché au soleil, lavé, trié à la main.
Ce café a une belle couleur, parmi la palette des verts à émeraude, selon les origines, et surtout au rendu visuel très homogène.

Voilà ce qu’un torréfacteur pourra trouver comme café vert à torréfier, quand c’est un café de grade 1
Café d’origine Panama, un joli vert émeraude.

café vert à torréfier grade 1

Parlons maintenant du grade 3 et non du grade 6, et vous allez comprendre et imaginer le pire.
Le grade 3, c’est un café quelconque, méthode de cueillette : arrachage, on s’en fou de détruire le caféier puisque sur-culture, le café n’est ni trié, ni bien traité, c’est le genre de café où le torréfacteur va retrouver toutes les difficultés possibles dans le cas d’un grade 3 ( je vous laisse imaginer le grade 6…….. ).

café vert à torréfier grade 3


C’est pas tout-à-fait pareil.

Ce que vous ne savez peut être pas, c’est que ce genre de café, quand il arrive, il est filtré une première fois.
Ainsi, on y trouve des gros cailloux, des bijoux en plastique, des trombones, etc……

Et, dans toutes torréfaction, il y a des pièges à métaux, plusieurs, mais aussi ce que l’on appelle des épierreurs.
Ces appareils vont éliminer la majorité des cailloux et autres impuretés par densité, puisque le café de grade 3 n’est pas trié. Et comme il n’est pas cher, il est livré avec beaucoup de cailloux et autres impuretés.
Et malgré tout le sérieux des torréfacteurs, il arrive qu’un caillou qui possède la même densité qu’un grain de café passe. 
Je pense à ce Monsieur qui achète une machine à grain à 1000€ et qui prend le robusta le moins cher, de grade 3, 4, 6……. Pour ensuite se plaindre parce qu’un caillou a bloqué son broyeur…..
Je pense que l’on se comprend. Mettre une fortune dans une machine à café sous-entend d’utiliser un café de qualité.
Mais sans aller jusque-là, il est maintenant aisé de comprendre qu’un café arabica d’origine n’aura pas les mêmes propriétés organoleptiques selon qu’il soit de grade 1, 2 ou 3, ou 6…

Voilà l’image d’un beau café torréfié. L’harmonie entre les grains et la couleur homogène sont un gage visuel d’un café de qualité. La couleur robe de moine ( cette couleur peut changer en fonction des cultures. Certains pays préfèrent une couleur plus clair pour un café aux notes acides et d’autres préfèrent une torréfaction plus foncée pour un café plus fort et plus amer.

beau café torréfié


2 – Le café et la santé, les bienfaits du café


Première chose à savoir. Le café est considéré comme semi-alimentaire. En effet, il doit être filtré et nous ne sommes pas sensé croquer les grains. Même si croquer un ou deux grains de temps en temps ne fera aucun mal, l’industrie alimentaire considère le café comme semi-alimentaire et les normes HACCP sont moins drastiques. Entre autres parce qu’il y a peu de parasites, champignons, et autres risques de transformation néfastes sur le café.

On cherchera surtout à vérifier qu’il n’y a pas d’ochratoxines, champignon qui se développe dans le café vert s’il a été exposé à l’humidité. Pour le reste, après torréfaction, il y a peu de risque qu’un parasite survive.

Lorsque le café est torréfié, il va subir des températures allant de 150 à 300 °C.
Sans rentrer dans les détails, dans la torréfaction artisanale ou semi- industrielle, on va jouer sur les courbes de températures en fonction du résultat que l’on souhaite obtenir en bouche et au nez. On maitrise parfaitement les arômes, parfums, l’équilibre entre l’acidité, l’amertume et l’astringence.

C’est tout un art, un vrai métier.
Il n’empêche que le café sera torréfié à des températures de 150 °C, voir parfois un peu plus.
Dans la torréfaction, nous utilisons la réaction de Maillard pour transformer les sucs en composés organoleptiques. Selon la torréfaction, l’on pourra donner à un même café différentes saveurs au nez et en bouche.
Mais ça reste une réaction de Maillard, pas top pour la santé, puisque c’est cette réaction que l’on retrouve dans nos barbecues ou lorsque l’on caramélise un aliment !

Le seul avantage est que le café est en mouvement permanent pendant la torréfaction, et a de ce fait peu de risque d’être physiquement brûlé (maitrise de la couleur ).

En torréfaction artisanale, tout le talent du torréfacteur ( l’humain ) sera éprouvé, puisqu’il aura besoin de son savoir, de ses yeux, de son nez et de son oreille, tout en maitrisant le temps.
C’est aussi un sujet que je pourrais développer si intéressant.
En torréfaction semi-industrielle, le torréfacteur ( la machine ) aura un programme automatique, mais le torréfacteur ( l’humain ) pourra intervenir à n’importe quelle étape pour s’assurer de la régularité et de la réussite de la torréfaction. Surtout quand avec un même torréfacteur on produit 1 tonne de café en plusieurs torréfactions.

Reste d’autres types de torréfactions en industrie, dont une couramment utilisée ; C’est la torréfaction flash.
Bien souvent, le café va subir des températures de 300°C.
L’avantage ? La torréfaction prend entre 5 et 10 minutes, donc gain de temps intéressant en termes de volumes de production pour une entreprise.

Alors on ne va pas se mentir. Même si la torréfaction flash peut aussi délivrer de « bons » cafés industriels, un café qui subit de telles températures n’a plus grand-chose en vitamines et anti-oxydants.
Mieux vaut chercher les antioxyants dans des fruits à baie et boire un café pour le plaisir gustatif qu’il est sensé procurer.
Il reste certainement des choses sympas pour la santé, mais en quantités tellement insignifiantes et tellement variables en fonction des types de cafés, de leur qualité et de leur fraicheur…. ( là aussi, plus bas ).
Preuve en est que dans les années 2000, on faisait des cafés dans lesquels on rajoutais des anti-oxydants en compléments pour surfer sur cette nouvelle mode qui arrivait.

Le seul point qui mette tout le monde d’accord, c’est le côté stimulant qui a été démontré. Mais c’est grâce à la caféine, qui nous empêche de dormir et devient vite néfaste si l’on en abuse.

Ainsi, la personne qui a besoin de son café le matin pour se réveiller, il y a fort à penser que le vrai problème, la vraie question, et de savoir pourquoi elle a passé un mauvais sommeil et pourquoi elle est mal réveillée.
A ce moment, le café va souvent jouer un effet placébo, mais la caféine ne va pas agir en 5 minutes pour aider à se réveiller. Toute au plus c’est la chaleur du café, tout comme un verre d’eau chaude, qui va réveiller notre système digestif, ou le bol de café filtre qui va torturer l’extomac. Je parle de la caféine plus bas, à propos du café filtre.

Je fais un petit aparté. Il est bien évident que certaines personnes vont avoir des réponses diverses en buvant un café. Cela reste du cas par cas, tout comme les allergie.
Quand on sait que l’origine des allergies vient en majeure partie des intestins ( inflammations dues au blé, lait, sucre, etc…), certaines personnes vont être allergique au pollen, d’autres aux poils de chats, etc…

Des réactions différentes selon les individus mais une source problématique commune à tous.
Cela reste du cas par cas, et on comprendra que ça ne puisse être traité ici.
De ce fait, je parle du café santé dans les grandes lignes, et pour les personnes en bonnes santé.
Versus ce n’est pas le café la cause, mais plutôt un indicateur que l’on devrait peut-être remercier 😉

Mais il faut comprendre que le café, qui comporte plus de 800 composés organoleptiques, soit d’abord fait pour une dégustation, nécessitant un apprentissage gustatif, tout comme le vin.
De quoi se faire plaisir à la recherche des saveurs et arômes et trouver son café.
C’est là sa fonction première, et chercher à tout prix une raison santé pour 1 à 3 petites tasses de 10 cl, c’est une hérésie !
Il y a à mon avis bien d’autres choses plus importantes à mettre en place dans l’alimentation et l’hygiène de vie pour conserver ou retrouver une santé qu’une simple petite tasse de café, en tout cas selon mon point de vue ( j’y reviens plus bas avec un complément ).

Ceci étant dit.
Si vous avez suivi jusqu’ici, on comprend qu’il y a 2 variétés de cafés. Robusta et Arabica.
On sait aussi que, peu importe les raisons : économie, création de recette, l’offre et la demande, il existe beaucoup de torréfacteurs qui proposent des mélanges. On va ainsi trouver des mélanges à 30% arabica, 50 % arabica, 70, 80%, le reste étant du robusta.
D’ailleurs, le vrai expresso ou «  ristretto » italien est un mélange d’arabica et de robusta pour donner du corps et un gout fort au café.
C’est celui que l’on prend culturellement à la fin d’un repas.
On pourra également trouver des mélange de différentes origines 100% arabica, mais c’est une autre histoire, et là nous sommes dans la recherche des mariages et des saveurs, et souvent la signature d’un bon torréfacteur.

Nous savons maintenant que le robusta est beaucoup plus chargé en caféine que l’arabica.
Il y a un autre facteur très important à comprendre, concernant la caféine.
Lorsque l’on fait couler un café, ce sont d’abord les arômes, puis les saveurs qui vont être extraits dans la tasse.
La caféine, elle, sera vraiment extraite au bout de 20 à 30  secondes selon les cafés.


De ce fait ;

Si vous faites une tasse expresso d’un arabica qui va couler entre 15 et 20 secondes ( temps idéales pour une extraction de qualité ) il y aura très peu de caféine.
A l’inverse, un café filtre qui va mettre entre 10 et 20 minutes à couler sera une bombe de caféine.
Cela fait une différence énorme !
Enfin, toujours sur la caféine, il existe également des arabicas moins chargés naturellement en caféine que d’autres.
Prenons par exemple un café Moka Sidamo, de la région du même nom, en Ethiopie.
C’est un des café les plus pauvre en caféine.
De plus, il a une richesse aromatique vraiment intéressante. On reconnait un bon Moka Sidamo de qualité parce qu’il va délivrer des notes de jasmin, entre autre.
Et comme je le disais plus haut, privilégier un grade 1 ou 2, un sauvage ou un bio faithrade, un  ou Max Havelaar. Une ou deux tasses, même avant de se coucher ne devrait pas nuire au sommeil. Si c’est le cas, penser peut-être à supprimer les 3 ou 4 verres de vins rouge avec le morceau de 200 gr de bœuf industriel…
ou comprendre un souci de santé présent ……… 😉
Je plaisante, mais encore une fois, les médias ont tendance à faire tout un monde autour d’une tasse de café qui n’est là que pour la dégustation, où, comme le dirait la société où je travaille : «  la signature d’un bon repas ».
Et effectivement, il est toujours plus sage d’éviter le café le soir. Prendre un bon thé comme le long jing, par exemple, sera un bon conseil puisque c’est une variété de thés de Chine qui au contraire des thés Indiens favorisera un bon sommeil, en plus de révéler de superbes arômes.

Prenons le café pour une boisson plaisir, pourquoi pas pour un booster avec une part d’effet placébo ( c’est positif ) et non une boisson santé, car c’est une petite goutte insignifiante dans tout l’environnement alimentaire, l’hygiène de vie, la gestion des émotions, etc…
C’est mon invitation.

3 –  Le café haut de gamme, appelé aussi «  barista » micro torréfaction, ou plus simplement « torréfaction artisanale ».

Torréfacteur café

Là, nous sommes dans un monde à part. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, car c’est une vraie culture, une vraie passion, tout comme l’art de déguster un bon vin.
Je me répète, un café comporte plus de 800 composés organoléptique.
Ainsi, avec un même café, en fonction de la torréfaction que l’on va faire, on pourra lui donner plusieurs saveurs différentes, révéler tel ou tel arôme, saveur, etc…
Mais également à la maison !

 Sur un café en grain frais, la qualité du moulin, la finesse de la mouture, la température de l’extraction, la façon dont on va tasser son café, maitriser sa machine, le type d’eau utilisé, il sera possible de proposer plusieurs saveurs à nos convives avec le même café, révéler tel ou tel arôme.
Mais c’est un exercice difficile qui demande de maitriser beaucoup de choses.
Mais dans ce monde haut de gamme, nous trouvons aussi des exagérations. Certains cafés vendus à plus de 100€ le kilo ( voir le double ) juste parce qu’il a été récolté dans le caca d’un rongeur ( le kopi luwak ), ou encore parce que le champion du monde a utilisé tel café que son prix à été multiplié par deux au kilo ( cas du Panama Geisha il y a 2 ans ).
Tous les coups sont permis.
Et là encore, il faut être passionné et suffisamment connaisseur pour savoir déguster un café haut de gamme sans se faire avoir. En fonction de tous ces facteurs, on va soit privilégier le café filtre, soit le percolateur, soit la machine expresso, etc…
Et comme le vin, on va trouver des cafés haut de gamme à 15-20  € le kilo bien meilleur que d’autres à 100 € le kilo.

4 – Le café semi-industriel et industriel

Dans ce chapitre, nous n’allons pas revenir sur le type de torréfaction qui a été décrit plus haut, mais je propose de se concentrer sur un autre aspect : celui de la qualité.

Tout d’abord, il faut savoir que lorsque l’on torréfie du café, celui-ci va perdre beaucoup d’eau. Mais il va également emmagasiner une grande quantité de dioxyde de carbone. Ainsi, une fois torréfié et refroidi, le café va relâcher ce dioxyde pendant 24 à 48 heures.
Idéalement, lorsque l’on torréfie du café, il est immédiatement conditionné dans un emballage où l’on envoie de l’azote pour chasser l’oxygène, puis en « aspirant » pour créer un vide total avant de souder de façon étanche l’emballage.
Cette dernière étape de faire un vide, peu de torréfacteurs l’utilisent, alors qu’elle est importante pour garantir une conservation dans le temps.
( Il est à noter que dans les cafés artisanaux haut de gamme, ces deux étapes n’existent pas, car nous sommes sensé consommer les cafés rapidement après achat, cafés en grains qui se conservent mieux que le café moulu ).
C’est pour cela que l’on trouve des paquets avec une valve qui permet à ce gaz de ressortir tout en empêchant l’oxygène de rentrer dans le paquet et éviter d’oxyder le café.

Un café qui s’oxyde et passe la date limite de consommation ne sera pas dangereux pour la santé, mais il aura perdu toute saveur et sera devenu rance en fonction de comment il a été stocké.


Sans cette valve, sur un café fraichement emballé, le paquet gonflerait avec un risque d’exploser.
Une très très grande majorité d’industrie triche en laissant le café dégazer à l’air libre pendant 2 à 3 jours pour éviter ce problème, mais aussi afin de proposer de beaux paquets dans les rayons.
Avez-vous déjà vu un beau paquet de café moulu bien dur et bien formé, un superbe rectangle ?

Et à côté, un paquet tout mou ?

Il est certain que le beau paquet tout dure soit du café qui a dégazé à l’air pendant au moins 48 heures, et qui au passage a perdu plus e 40% de ses arômes.

A l’inverse, le paquet tout mou a des chances d’avoir été conditionné frais, dés la torréfaction, et le dégazage a pour effet de rendre le paquet moins joli. C’est le top en terme de qualité gustative.
Le souci est que ça commence à se savoir, et donc beaucoup d’industries décident de faire des paquets mous ( un simple réglage sur les machines ) de leurs paquets pour donner cet effet de frais parce qu’ils conditionnent un café qui a passé 48 heures à l’air.
On peut rajouter les torréfactions flash dont j’ai parlé, les ajouts d’adjuvants pour donner du gout, faire une mousse « magique » et identique à chaque café, et ainsi de suite.

Un dernier point sera celui du grade du café dont j’ai aussi parlé plus haut.
Les grandes surfaces vendent du café sous le nom de leur enseigne.
Bien évidemment, ces grandes enseignes ne torréfient pas le café.

Elles sous-traitent chez un torréfacteur.
Le souci est que le torréfacteur qui va vendre un café d’origine de grade 1 ou 2 à un certain prix, lorsqu’une grande surface va négocier un contrat avec ce même torréfacteur, elle va vouloir vendre son café un peu moins cher tout en faisant du profit. Bien souvent, le même café sera utilisé, mais il sera de grade 3, 4 ou 5.
Donc qualitativement moins bon et plus cher, puisque même à prix bas, on paye finalement cher un produit de moins bonne qualité.

Nous en venons à la conclusion, en parlant des capsules, et ça devrait faire tilt !
Nous avons dit qu’un paquet de café frais avait une valve qui permet au café de dégazer tout en empêchant l’oxygène d’entrer……..

….. Avez-vous déjà vu des valves sur des capsules de type nespresso ou autre ?

Evidemment que non. Et pour que ces capsules n’explosent pas, le café est stocké dans des cuves pendant 48 à 72 heures.
Certaines boites ajoutent de l’azote pour limiter les dégâts de l’oxygène, mais cela reste un café qui a perdu au minimum 40 – à 60% de ses arômes et de sa fraicheur.
Pire encore sont les choses pour cette nouvelle mode des boites en métal, puisque dans ce cas le souci de la sécurité entre en jeu. En effet un couvercle type « boite de conserve » qui est propulsé au visage du consommateur peut faire mauvaise presse et causer des blessures sérieuses.
De ce fait, en fonction des types de cafés ( autre sujet, je vous l’avais dit, c’est super complexe ), on va laisser le café dégazer 4 à 5 jours, souvent par souci d’économie d’un fond de boite avec joint ou pas qui augmente drastiquement la facture.
Et ceci nous amène au sujet final.

5 – Conclusion et ecologie autour du café.

Commençons par un petit comparatif.
Une machine de qualité équipée d’un broyeur coute au minimum 500 € pour avoir de la qualité.
C’est déjà du semi pro qui, pour les plus sérieux, vous garantissent entre 40 et 60 000 cafés.
Autant dire que si l’on prend soin de la machine, on la gardera toute une vie.

Mais pourquoi je vous parle de ça ?
Quoi ? Tu veux nous faire acheter une machine à 500 € ?

Voyons les choses autrement, pour notre portefeuille, et le côté écologique.

Je vais reprendre l’exemple du Moka Sidamo Grade 1 ou 2 qui est un excellent café.
Prix d’un paquet de 1 Kg en grain, comme tout café moyen / haut de gamme ;
Environ 15 € le kilo.
Et on jette 23 grammes d’emballage.

Maintenant, prenons le café le moins cher chez Nespresso.
Faites le calcul ! Pour 1 kilo de café en capsules, vous allez payer entre 63 et 75 € le kilo pour un café « pas frais » et jeter entre 600 grammes et 1 Kg d’emballage ( on passe au double quand je vous dit que les étuis de capsules sont livrés dans des barquettes en carton contenant 10 étuis, eux-mêmes mis dans des emballages pour le transport via palettes ).
Et, cerise sur le gâteau, il y a des chances pour que ces cafés contiennent des adjuvants pour prononcer les saveurs, faire une mousse magique, etc…
Et aller, encore un. Le cahier des charges du café dit que pour un expresso, il faut 7 grammes de café moulu ( 9 à 12 grammes pour les connaisseurs équipés en fonction des types de cafés ).
Les capsules de type nespresso contiennent 5,55 grammes de café par capsule……….
Investir dans une machine de qualité avec broyeur intégré offrira un café bien meilleur, frais et sera une réelle économie sur le long terme.
Et on évitera de jeter 1 kg d’emballage par kilo de café acheté.


Le CAFÉ est-il BON ou MAUVAIS pour la santé: Conclusion 

J’espère, via cet article, avoir pu vous partager l’essentiel pour vous permettre de choisir et consommer du café, et pourquoi pas, de le déguster, en ayant toutes les bases pour savoir comment le choisir.
L’idéal est de pouvoir connaitre le torréfacteur, et pourquoi pas aller demander une visite.
On trouve malheureusement d’autres abus autorisés par les lois.
Je ne peux pas citer de nom, travaillant dans une société qui fait du café de qualité et où le consommateur est roi ( eh oui, ça existe encore est c’est un réel plaisir que d’y participer ), mais il y a par exemple une petite entreprise de torréfaction qui vend du café dans le centre de la France. Sur ses paquets, on peut y lire : café torréfié à l’ancienne, torréfaction lente, dans notre vieux torréfacteur bicentenaire remis en état.

Le souci est que c’est une société située en Alsace qui torréfie et conditionne leur café, de façon totalement industrielle, en torréfaction rapide.
Des exemple comme ça, il y en a beaucoup et je ne comprends pas que ces mensonges soient autorisés par les autorités sanitaires.
Mais, fort heureusement, il y a également beaucoup de torréfacteurs passionnés qui proposent des produits de qualités à des prix tout-à-fait abordables.
C’est à nous, consommateurs, d’aller les chercher et de les mettre en avant.

Un dernier mot sur les cafés décaféinés. Les cafés que l’on trouve partout et qui sont décaféinés aux solvants.
Toujours sympa de les éviter.
Une alternative sont les cafés bios où sur le paquet il est clairement précisé : décaféiné à l’eau ». C’est un processus plus complexe, le café sera un peu plus cher, mais il garantira un produit bien meilleur pour la santé, l’environnement et pour le café.


7 – Quelques astuces

Si, dans le jardin, vous êtes embêtés par les guêpes, faites brûler un peu de café moulu ( pas le marc de café ) dans un brûle encens.
Ca les feras se tenir éloignées.

Autre astuce, faites sécher vos marc de café et lorsque vous plantez vos légumes ou herbes, posez simplement les petites graines sur la terre.
Saupoudrez ensuite ces graines de marc de café bien séché pour qu’elles soient juste recouvertes d’environ 1mm. Puis, arrosez.
Ca va les booster en leur donnant de la nourriture et cela va éloigner beaucoup de prédateurs, comme les pucerons et les fourmis.
Super efficaces pour les carottes, la ciboulette, le persil, etc…

Les passionnés de BMoove connaissent maintenant le café gras, il y a aussi le café vert, c’est-à-dire le café non torréfié. Pour ceux qui possèdent une meule ou un broyeur assez costaud, réduire ces grains de café vert et saupoudrer vos plats fournira une source de nutriments et d’antioxydants intéressante.

Une tasse expresso d’un café du Pérou ou du Honduras avec un carreau de chocolat noir 80% de république dominicaine est un mariage qui se complète très bien.
Dernière astuce. Pour celles et ceux qui se demande s’il est mieux de conserver son café au frigo ou pas, la réponse est simple : C’est pareil.
En conservant le café à température ambiante, il aura tendance à « vieillir » un peu plus vite une fois le paquet ouvert, puisque c’est le contact avec l’oxygène qui va favoriser cela.
A l’inverse, conserver un paquet de café au frigo va le garder frais un peu plus longtemps. Mais si on le sort au moment de le couler, la différence de température sera plus importante et ce « choc thermique » va enlever beaucoup d’arômes.
Je pense que l’idéal serait de conserver le café sous vide, à température ambiante, ou, au frigo. Mais dans ce cas, il faudrait sortir la quantité que l’on désire utiliser 30 mn savant.


Et n’oubliez pas qu’on ne sucre jamais un café ! Si on n’aime pas, on n’en boit pas.

Grain de café en bois de hêtre
Un grain de café que j’ai fait en bois de hêtre. Longueur réelle, environ 10 cm

« Pourquoi le CAFÉ ne donne PAS d’ÉNERGIE« 

Et vous ? Combien de cafés buvez-vous par jour ?